
Les coordinateurs SPS sur le pont face au coronavirus
Amélie Luquain | le 17/03/2020 | France , Coronavirus, Sécurité et protection de la santé
Alors que les chantiers s’arrêtent les uns après les autres, les coordinateurs en matière de sécurité et de protection de la santé (CSPS) sont en première ligne pour assurer leur mise en sécurité. Après l’allocution du président de la République le lundi 16 mars, les recommandations se poursuivent auprès des maîtres d’ouvrages, maîtres d’œuvre et entreprises.
« Il va falloir quitter les chantiers pour un temps long et indéterminé, ce qui est tout à fait exceptionnel », explique Antonio Pereira, directeur des opérations adjoint et spécialiste des dossiers de coordination SPS chez BTP Consultants.
La société assure la coordination SPS de près de 1500 chantiers, du plus petit au plus grand. Autant qui devront être mis en « sûreté » d’une part, et en « sécurité » d’autre part, insiste le directeur des opérations adjoint.
Assurer la sureté et la sécurité pour un temps indéterminé
Pour la mise en sûreté, il s’agit de condamner l’accès aux chantiers et de fermer les clôtures. Les échafaudages doivent être sécurisés et condamnés, ce qui est encore plus vrai en site occupé. « Certains de nos clients m’ont déjà averti sur les risques de cambriolage », souligne-t-il. Des systèmes d’alarme peuvent être utilisés.
Côté sécurité, la société a dressé une liste de points de vérifications à mener avant la fermeture complète du chantier, adressée aux différents acteurs. « Le contrôle des points de réseaux, l’eau comme l’électricité, devra être assuré. Les engins de levage condamnés et stationnés pour ne pas gêner. Les ouvrages doivent être étanchés, hors d’eau et hors d’air. Dans les zones de circulation où les piétons sont susceptibles de circuler, les gardes corps doivent être en place et les trémies occultées. Quant à tous les matériaux stockés sur le chantier, leur stabilité doit être assurée, surtout en toiture, en cas de rafale de vent par exemple », détaille Antonio Pereira.
Des astreintes indispensables
« Pour autant, même si les chantiers sont à l’arrêt, certaines activités ne peuvent y être stoppées, et des astreintes seront nécessaires », poursuit le directeur adjoint.
Par exemple dans le cas de travaux de désamiantage en cours, le système d’extraction de l’air doit fonctionner en continu et la zone de pression être maintenue. Il en va de même pour les dispositifs de rabattement de nappe phréatique.
Ceci étant dit, « pour autoriser ces accès ponctuels sur les chantiers, nous préconisons des travailleurs qui travaillent en équipe de deux personnes à minima. Nous sommes obligés d’ordonnancer les risques, et nous ne pouvons risquer qu’un opérateur se retrouve coincé ou accidenté sur un chantier », insiste Antonio Pereira, avant de poursuivre : « Par exemple, le chantier de Notre-Dame, sur lequel nous sommes préventeur, est arrêté depuis hier soir. Pour autant, des astreintes liées au système de décontamination doivent être menées, dans le respect des mesures gouvernementales liés au COVID 19 ».
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Restent les procédures de gardiennage, qui seront prises au cas par cas, selon la volonté du maître d’ouvrage.
La majeure partie des chantiers à l’arrêt dans trois jours
De leur volonté, dépend aussi la fermeture imminente des chantiers. Selon Antonio Pereira, « une part des maîtres d’ouvrages, notamment ceux publics, ont déjà fermé leur chantier. D’autres seront fermés demain, le temps de procéder aux ultimes vérifications. Par voie de conséquence, je pense que la majeure partie des chantiers seront fermés dans les trois prochains jours. Et c’est bien l’objectif à atteindre », rappelle-t-il.
Continuer de faire le lien entre les acteurs
Le directeur des opérations adjoint de BTP Consultants se montre confiant et rassurant. « Ces mesures sont exceptionnelles pour tous et le manque de visibilité est collectif. Nous traitons les problèmes un par un et nous nous organisons pour maintenir notre activité ». Certes, la plus grande partie du travail des coordinateurs nécessite leur présence sur les chantiers, « mais leurs missions comportent aussi des analyses de documents, des études sur plans, des échanges à mener en concertation avec d’autres collaborateurs. Ces activités peuvent être maintenues », assure-t-il.
« Cette période inédite est aussi l’occasion de prendre du recul et de considérer les activités que nous n’avons pas le temps de réaliser en temps normal », objective Antonio Pereira, avant de conclure : « nous continuons d’accompagner nos clients et de faire le lien entre les acteurs, ce qui représente la quintessence de notre métier ».
Steph
22/03/2020 18h:19
c'est quand même triste et désolant de lire COORDINATEUR au lieu de COORDONNATEUR !