Les coopératives d’artisans confirment leur dynamique
Gouvernance renouvelée, mais trajectoire confirmée pour l’Orcab, la fédération des coopératives artisanales d’achat, qui tenait son troisième salon les 20 et 21 mars, à Nantes.
Pierre Pichère
Le renouvellement de l’organisation s’est traduit par deux nouveaux visages, celui de Daniel Le Guillant, artisan électricien, en tant que président ; et celui de Stéphane Windsor, fraîchement nommé directeur général. Ensemble, ils pilotent désormais la tête de réseau des coopératives artisanales, dont la gouvernance a été récemment transformée. C’en est fini de la dualité entre le conseil d’administration où ne siégeaient que les directeurs de coopératives, et une structure de pilotage politique baptisée Forcab rassemblant les représentants des artisans. Désormais, le conseil d’administration de l’Orcab représente à parité administrateurs élus et directeurs salariés, avec pour ambition de refléter la diversité des métiers (plomberie-chauffage, bois et gros œuvre) et des territoires.
43 coopératives
Mais ce bouleversement fonctionnel semble sans incidence sur la dynamique globale des coopératives d’achat. Elles avoisinent désormais les 900 M€ de chiffre d’affaires, en hausse de 30 % entre 2014 et 2018 (pour 15 % d’adhérents supplémentaires). Et si le nombre de coopératives a légèrement décru (43 début 2019), ce mouvement est dû à quelques fusions, en particulier dans l’Ouest, où, à plusieurs endroits, deux structures ont choisi de n’en constituer plus qu’une seule afin de se renforcer, notamment dans les services aux adhérents. L’Orcab peut même s’enorgueillir de l’arrivée de nouvelles coopératives dans des régions jusqu’à présent peu tournées vers ce mode d’organisation né dans l’Ouest de la France. C’est le cas en particulier de Cooprovence (plomberie-chauffage), à Avignon, qui a adhéré à l’Orcab voici 18 mois. Un signe peut-être que des territoires jusqu’alors fermés aux coopératives pourraient s’y intéresser dans les années à venir. « Les esprits ont changé, les nouvelles générations ne raisonnent plus de la même façon et les coopératives sont de nouveau très à la mode », estime Daniel Le Guillant, citant les grands groupes coopératifs de l’assurance ou de la grande distribution qui mettent ces valeurs en avant.
Artipôle
Autre motif de satisfaction, les salles d’expo Artipôle. Conçues pour épauler les artisans coopérateurs dans leur démarche commerciale avec les particuliers, elles voient leur nombre en hausse constante. 33 sont d’ores et déjà en service, réparties équitablement entre le bois et le bain. Deux autres sont annoncés : l’une autour du sanitaire à Bordeaux Mérignac cette année, sur 500 m², et la prochaine à Quimper en 2020, d’une surface de 1 200 m² et qui proposera dans un même espace le bois et le bain. L’Orcab insiste sur le rôle majeur de ces espaces dans la montée en gamme des projets, les conseillers en salle ne vendant rien au particulier, mais les accompagnant dans une conception plus qualitative de leurs travaux.
L’aide commerciale dépasse d’ailleurs Artipôle. Sur le stand de l’Orcab lors du salon, les artisans ont pu découvrir un outil de simulation 3D. Objectif : proposer au client final de visualiser son projet, et renforcer ainsi les chances de conclure la vente. C’est dans ce même esprit que l’Orcab est devenue actionnaire de 360travaux, la plate-forme de mise en relation entre particuliers et artisans que la Capeb lancera mi-avril.
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Système d’information
La transformation digitale touche non seulement la relation client, mais aussi l’organisation même du système coopératif. Trois coopératives testent actuellement l’ERP commun que les coopérateurs entendent déployer dans les années à venir, pour unifier l’information entre structures. Côté langage, la base produits évolue vers Fabdis, pour adopter une norme de communication unifiée avec les fournisseurs.
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