
"Les clients ne veulent plus nous recevoir!", Bastien Danni, gérant de ViaRéno (Bouloc, 31)
Pierre Pichère | le 20/03/2020 | Haute-Garonne, Entreprises, Rénovation énergétique , Confinement, Coronavirus
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Le dirigeant de cette PME d'une soixantaine de salariés a dû stopper l'activité sur les chantiers. Et souligne les difficultés pratiques à la reprise rapide.
On n'a pas tout arrêté, notre personnel administratif, nos services marketing et communication continuent à distance. Mais on a dû arrêter les équipes techniques. Les clients ne veulent plus nous recevoir, ni pour des devis, ni pour des travaux ! Nous avions pourtant un stock de masques qui nous aurait permis de tenir une semaine, mais nous avons finalement renoncé - et donné ces masques au personnel hospitalier.
Il faut dire aussi que les conditions de travail sur les chantiers, quoi qu'en dise Mme Pénicaud, ne nous permettent pas de continuer sereinement. Dans le camion, les compagnons sont trois à l'avant, pas éloignés d'un mètre ! Les gros outils passent de main en main, et pour les charges lourdes (menuiseries, pompes à chaleur...), il faut nécessairement être deux. Se pose aussi la question des approvisionnements. Certains matériels sont assemblés en Espagne avec des composants venus de Chine...
Notre entreprise est financièrement solide, nous pourrons tenir deux mois. Et nous savons qu'au moment de reprendre l'activité, nos équipes seront très motivées ! Nos salariés étaient les premiers à déplorer l'arrêt d'activité. Mais je suis tout de même inquiet quant au climat après le confinement. Les Français auront-ils encore la tête et le budget à faire des travaux ?
Nous allons aussi assister à des disparitions d'entreprises, je ne crois pas du tout au "zéro faillites" annoncé par le président de la République. Certains de nos sous-traitants sont d'ailleurs en difficulté, nous les aidons pour débloquer les aides de l'Etat.
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Le BTP confiné témoigne