Les artisans et le BIM : "Nous avons encore du mal à dépasser le cap du PDF !"
Stéphane Vallet, 30 ans, est charpentier. Il dirige l'entreprise Créa Bois 77, qui emploie 15 salariés à Pringy (Seine-et-Marne). Convaincu par le BIM, il en souligne toutefois les limites actuelles.
Laurent Duguet
"Au cours de mon BTS Systèmes constructifs bois et habitat (SCBH), passé il y a déjà 10 ans, je me suis familiarisé avec un logiciel 3D spécialisé en charpente. Les avantages sont évidents : rapidité du dessin, vues de l’espace, identification d’éventuels défauts et compréhension des autres corps d’état, permettant d’inspecter tout ce qui impacte la structure bois. De l’abri de jardin au centre aquatique de Vitry comportant des poutres de 36 m, nous travaillons en 3D… avant de diffuser les plans en 2D pour ceux qui n’ont pas de logiciel de visualisation ! Nous faisons deux fois le boulot, mais même sur les marchés publics, nous avons du mal à dépasser le cap du pdf !Autant dire que nous n’avons réalisé pour l’instant qu’un chantier avec un architecte dans le cadre d’une démarche BIM et, plus récemment, c’est un particulier, informaticien de profession, qui en a exprimé la demande.
L’intérêt est évident : cela permet de gérer les interfaces et, dans la mesure où il construit sa propre maison, il peut ainsi réduire certains coûts. Si la visualisation en 3D permet de visualiser le chantier sur une tablette et de gagner du temps, cette évolution n’est pas assez rapide. On nous avait certifié que nous allions tous travailler en BIM en 2017, mais cet élan est retombé aussi vite qu’un soufflet. Le déclic aura lieu le jour où les maîtres d’œuvre réaliseront leur maquette de projet en 3D. Si le plan est en 2D, personne ne montera une matrice 3D ! C’est sans compter sur la guerre des soft avec des logiciels qui ne sont pas compatibles entre eux."
Les artisans et le BIM : "Nous avons encore du mal à dépasser le cap du PDF !"
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