
Les agriculteurs critiquent en masse les nouveaux tarifs du photovoltaïque
le 18/01/2010
La FNSEA, principal syndicat agricole français, a été le premier à faire part de son mécontentement, mais le monde paysan est quasi unanime pour critiquer les nouvelles mesures décidées par le gouvernement pour résorber la bulle spéculative qui s'est formée dans la production d'électricité photovoltaïque.
Rappel des faits. Jusqu'à présent, Electricité de France (EDF) achetait en effet 58 centimes par kilowattheure (KWh) l'électricité produite par des panneaux solaires installés sur des toitures, contre 31 centimes pour des panneaux installés à même le sol.
Le gouvernement a annoncé mercredi qu'il allait mettre un coup d'arrêt à cette pratique et publié une nouvelle grille de tarifs. Elle prévoit désormais un prix de 42 centimes/KWh pour les panneaux solaires installés sur des bâtiments construits depuis moins de deux ans.
"On pourrait être payé 50 centimes sur un bâtiment existant mais si je construis un nouveau bâtiment le prix descend à 42 centimes. C'est anti-incitatif pour les jeunes", a expliqué à l'AFP Dominique Barraut, secrétaire général de la FNSEA.
Mêmes critiques au syndicat des Jeunes Agriculteurs (JA) par la voix de son président William Villeneuve. "C'est un danger de réduire la différence entre le prix du photovoltaïque au sol et sur les bâtiments. Cela entraînera une spéculation foncière et privera à terme les jeunes de leur principal outil de production, la terre" expliquie-t-il dans un communiqué.
Cette décision "remet en cause l'acte de production et l'installation même des jeunes" agriculteurs et "va à l'encontre même des démarches incitant les jeunes à développer des exploitations durables", dénonce le syndicat.
De leurs côtés, les Chambres d'agriculture estiment que la différence de tarifs entre les panneaux solaires installés sur des bâtiments récents et les installations au sol n'est pas suffisante. Elle "amènera les porteurs de projet à se diriger préférentiellement sur des centrales aux sols" et en conséquence à consommer inutilement du foncier agricole, expliquent-elles.
Les Chambres d'agriculture demandent par ailleurs que "les installations intégrées sur des bâtiments agricoles futurs, dont l'usage professionnel est justifié" puissent bénéficier du même tarif que celui en vigueur pour les installations sur les bâtiments déjà existants, soit 50 centimes/KWh.