Le site toulousain d'AZF sera fermé
DEGIOANNI Jacques-Franck
Le site toulousain d'AZF, où une explosion a causé le 21 septembre 2002 la mort de 30 personnes et fait plus de 2000 blessés, sera fermé. C'est ce qu'a indiqué jeudi la direction de Grande Paroisse (groupe TotalFinaElf) devant un comité central d'entreprise extraordinaire.
La direction a annoncé diverses mesures de retraites ou reclassement devant "permettre de résoudre la totalité des problèmes d'emploi" de ses salariés sur place.
"Les études et les réflexions menées au cours des derniers mois conduisent la société Grande Paroisse à considérer aujourd'hui qu'il n'est pas possible d'envisager le redémarrage du site de Toulouse", explique la direction dans un communiqué. Cette décision "se fonde sur l'impossibilité à ce jour de mettre en évidence les origines de la catastrophe intervenue le 21 septembre". La direction précise que "le plan d'accompagnement social prévoirait en tout état de cause le maintien de plusieurs dizaines d'emplois sur le site pour sa remise en état, des mesures exceptionnelles de préretraite et des offres de reclassement professionnel à Toulouse et dans les établissements du groupe situés notamment dans le sud de la France".
"L'ensemble de ces mesures devrait permettre de résoudre la totalité des problèmes d'emploi auxquels pourraient être confrontés les salariés du groupe Grande Paroisse à Toulouse", leur mise en oeuvre devant "être échelonnée dans le temps", conclut la direction.
Mardi, une rencontre entre l'intersyndicale du pôle chimique toulousain et les ministres de la Défense, de l'Industrie et de l'Environnement avait débouché sur la création d'un Comité local d'information (CLI) ayant pour objectif de "remettre ses conclusions avant la fin du mois de juin" sur l'avenir du pôle chimique.
Les représentants de l'intersyndicale du pôle chimique toulousain avaient exprimé leur déception à l'issue de cette entrevue, déplorant que le gouvernement, dans sa volonté de traiter la question du pôle chimique dans sa globalité, empêche le redémarrage d'usines "qui ont passé avec succès les tests de sécurité demandés" par ce même gouvernement, selon le délégué de la CFDT.
"Nous étions venus demander des explications après les déclarations du Premier ministre Lionel Jospin, qui ont suscité l'incompréhension des salariés", avait alors expliqué Marc Gianotti de CGT, après que le chef du gouvernement eut déclaré le 28 mars qu'il n'était "pas sûr qu'il faille s'attendre à une décision rapide" sur la reprise de l'industrie chimique à Toulouse.
Le CCE de Grande Paroisse, filiale d'Atofina (TotalFinaElf) et propriétaire de l'usine AZF de Toulouse, devait aborder jeudi la question de l'"orientation de la politique industrielle de Grande Paroisse-Soferti". Le comité, présidé par le PDG de TotalFinaElf, Thierry Desmarets, devait s'exprimer non seulement sur le sort du site Grande Paroisse de Toulouse, mais aussi des deux usines Soferti de Fenouillet (Haute-Garonne) et Bordeaux.
Le 19 février, la direction de Grande Paroisse avait présenté au CCE un "projet de préservation de l'emploi" proposant notamment un départ en préretraite à 174 salariés de plus de 52 ans de l'usine toulousaine AZF. Ce plan avait cependant été présenté "dans l'attente d'un éventuel plan de redémarrage partiel de l'usine", avait alors précisé la direction.
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