Le risque de burn-out guette les artisans du BTP
D’après la sixième édition du baromètre Arti santé BTP, 6 % des artisans du secteur étaient concernés par le burn-out en 2019, contre 5 % en 2018. Dans un contexte de crise sanitaire, et compte tenu du lien entre la santé du dirigeant et celle de son entreprise, la Capeb propose un partenariat de soutien avec le réseau du Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises (CIP).
Caroline Gitton
Le rythme de travail des artisans du BTP et du paysage a diminué en 2019. C’est ce qu’établit la sixième édition de l’étude Arti santé BTP, menée entre novembre et décembre dernier auprès de 2053 répondants, et publiée le 30 avril par la Capeb, la CNATP et le pôle d’innovation Iris-ST. La part de dirigeants travaillant six à jours par semaine (54 % en 2019, contre 59 % l’année précédente), et plus de 60 heures hebdomadaires (21 % en 2019 contre 26 % en 2018) accuse donc un repli.
Un travail "très exigeant sur le plan mental" pour 9 artisans sur 10
Le rythme de travail des chefs d’entreprises artisanales n’en demeure pas moins soutenu : 87 % d’entre eux voient leur vie professionnelle empiéter sur leur vie privée, et 75 % ne s’estiment pas suffisamment disponibles pour leurs proches. En outre la moitié des répondants disent consulter leurs courriels professionnels tous les jours ou les deux jours durant leurs congés. En raison du poids des responsabilités et des nombreuses tâches qui pèsent sur les artisans, ils sont 91 % (contre 88 % un an auparavant) à considérer leur travail très exigeant sur le plan mental.
Résultat : 58 % des dirigeants du secteur se déclarent stressés, tandis que 84 % travaillent dans l’urgence. Cet état émotionnel les expose à un risque accru de burn-out, qui touche 6 % d’entre eux en 2019, contre 5 % en 2018. Et près de la moitié des chefs d’entreprise artisanale se sont privés de prendre un arrêt de travail quand leur état le justifiait. Une situation qui risque de s’aggraver avec la gestion de la crise sanitaire. Reste qu’une prise de conscience tend à se faire jour : 68 % des dirigeants seraient intéressés par un suivi médical en lien avec leur activité professionnelle.
Des conseils d'experts pour résoudre des difficultés financières
Compte tenu du lien existant entre la santé du dirigeant et celle de sa structure, mis en exergue depuis plusieurs années par le baromètre, la Capeb, la CNATP, l’IRIS-ST et le Centre d’information sur la prévention des difficultés des entreprises (CIP) ont mis en place une collaboration pour épauler les artisans en détresse. Dans ce contexte de crise sanitaire, le CIP met ainsi sa plateforme d’accueil et d’écoute à disposition des adhérents de la Capeb et de la CNATP. Des experts (expert-comptable ou commissaire aux comptes, avocat, ancien juge du tribunal de commerce…) les orienteront vers les dispositifs légaux leur permettant de résoudre tout ou partie de leurs difficultés économiques et financières.
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