Le musée à la piscine
dominique errard, françois sagot, bernard reinteau, michel octernaud, nathalie bougeard, bertrand escolin, Annick Loreal, Laurent Miguet, Remy Mario, Thierry Thomas | le 27/11/1998
Sommaire du dossier
- Cinq actions pour revivifier le patrimoine
- Reconvertir Une médiathèque prend corps dans une buanderie désaffectée
- Achever Une coque de béton coiffe l’église de Firminy
- Restituer La tour lanterne du Palais Lumière retrouve son dôme
- Rénover et étendre Toitures plissées-incisées pour la piscine Pailleron
- Greffer Sur les ruines du château Barrière
- La croissance se consolide sur les marchés
- SOMMAIRE Dossier Réhabilitation du Patrimoine
- La réhabilitation passe par un diagnostic préalable
- Avis d'experts Bureau d'études Michel Bancon « Il faut avoir une vision d'ensemble des problèmes »
- Avis d'experts Alain Bouineau Directeur du développement Ile-de-France du CEBTP « Il faut orienter et sélectionner les sondages »
- Avis d'experts Jean Perret Architecte, expert en gestion du patrimoine « Une méthode d'évaluation rapide de l'état d'un bâtiment »
- Transition douce entre deux structures porteuses
- Investigations poussées pour le Panthéon
- Le musée à la piscine
- Ebénisterie au Parlement de Bretagne
- Restitution au château des ducs de Bretagne
- Les bactéries, ouvrières de rénovation
- Renaissance des serres de métal et de verre
- Un parapluie de 1 000 m2 pour un chantier d'artisans
- Traitement traditionnel pour murs et toitures
- Décapage de façades peintes au scalpel
- Les hydrofuges
-Projet symbolique de la renaissance de Roubaix, l'ancienne piscine est en cours de réhabilitation pour être transformée en musée d'art et d'industrie.
C'est Bruno Gaudichon, le conservateur du musée, qui a convaincu le maire, Henri Vandierendonck, d'installer les collections (30 000 pièces de tissu, céramiques, peintures du XIXe et XXe siècle) dans la magistrale oeuvre Art déco de l'architecte hygiéniste Albert Baert, inaugurée en 1934. Le projet de l'architecte Jean-Paul Philippon se fonde sur la mise en valeur des caractéristiques du bâtiment. « Il ne s'agit pas d'une restauration à l'identique, type monuments historiques, mais notre travail s'en approche », dit Jean-Paul Philippon. Ainsi deux baignoires « hippopotames » seront conservées dans l'aile qui, modifiée, accueillera les peintures.
Un petit bassin-fontaine sera créé dans le grand bassin dont la margelle de mosaïque sera conservée. Même souci de l'archéologie du lieu pour les murs recouverts de plaquettes en grès émaillé du grand bassin, qui seront en partie masqués par des cimaises et les « modules » de présentation des collections de tissu et de dessins. Ceux-ci vont être créés à partir des cabines de déshabillage, entièrement recouvertes de briques émaillées sur deux faces. Chaque bloc de cinq cabines est transformé en modules, en abattant les murs internes. Les murs restant sont réparés et restaurés par le carreleur, l'entreprise Rambour. Celui-ci a préalablement démonté une par une, les briques émaillées, afin de récupérer un maximum de pièces, notamment celles arrondies, pour effectuer les raccords et les réparations dans les parties de murs qui resteront apparentes. « Il faut vider les joints avec une meuleuse pour récupérer les briques, puis les nettoyer. Nous en avons déjà récupéré 12 tonnes », explique Patrick Rambour. Il en faudra le triple pour la restauration des murs intérieurs du grand bassin.
Globalement le bâtiment était en bon état, sauf la voûte du grand bassin composée à l'origine d'une double coque en béton. Très abîmée par les vapeurs de chlore émanant de la piscine qui se sont infiltrées dans le béton et ont corrodé les aciers. Seuls les sept arcs ont été conservés après une forte restauration. « Nous avons piqueté toutes les parties basses des arcs pour mettre à nu les aciers que nous avons nettoyés, puis passivés. Ensuite nous avons appliqué un microbéton (MBT), sans retrait pour reconstituer les arcs », explique Frédéric Watel du groupement Quillery-Rabot-Dutilleul. L'ouverture du musée est prévue au printemps 2000.
FICHE TECHNIQUE
Maîtrise d'ouvrage : ville de Roubaix.
Maîtrise d'oeuvre : Jean-Paul Philippon, architecte.
Entreprises : Quillery/Rabot-Dutilleul (démolition/gros-oeuvre), Rambour (carrelage).
Coût des travaux : 67 millions de francs HT.
Les aciers des arcs de la voûte du grand bassin ont été nettoyés, passivés, puis recouverts d'un microbéton.
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REHABILITATION DU PATRIMOINE