Le Grand Narbonne anticipe la montée des eaux
Pari gagnant pour Camille Piot : architecte devenue paysagiste par validation des acquis de l’expérience, elle a transformé un travail personnel de fin d’études en commandes publiques pour accompagner le schéma de cohérence territorial du Grand Narbonne et le plan climat du parc naturel régional de La Narbonnaise.
Le Scot Tour a marqué les esprits des élus de l’agglomération narbonnaise, le 4 juin : « En canoë et en train, les élus ont pris la mesure des transformations prévisibles que provoquera la montée des eaux », explique Aura Penloup, chargée de la planification dans la communauté de 37 communes pour 125 000 habitants et 9 400 hectares.
Vision partagée
La vision partagée et l’anticipation des évolutions faciliteront le calage de la planification, le long d’un littoral de 12 km marqué par un entrelacs d’étangs: « Le processus compte autant que le contenu », estime Aura Penloup. Au rythme lent des canoës, la lecture du paysage change : les participants au Scot Tour ont pu imaginer leur propre territoire avec plus d’eau, et constater les limites entre les emprises urbaines et rurales de l’agglomération.
Sous forme de nuages de mots, la transcription graphique de leurs réactions a fourni la matière au bureau d’études E2D, pour passer aux étapes suivantes de la révision du schéma de cohérence territoriale (Scot) : plan d’aménagement et de développement durable, document d’orientation et d’objectifs.
Outre les élus, toutes les parties prenantes de l’aménagement du territoire ont participé à l’exercice, en particulier le Parc naturel régional La Narbonnaise, Grand Narbonne Tourisme, le syndicat départemental de l’énergie, l’établissement public territorial de bassin, le comité de développement... « A l’issue de cette journée, les deux tiers des communes ont demandé à participer au Scot Dating, pour présenter leurs projets au bureau d’études », se réjouit Michel Py, vice-président de l’agglomération. Comme maire de Leucate, l’élu compte sur le Scot pour trouver le point d’équilibre entre l’accueil des activités balnéaires et la préservation d’un littoral encore épargné par le mitage urbain.
La valeur du conseil
Cette initiative participative résulte d’une mise en appétit suscitée par Camille Piot : en juillet dernier, l’architecte a validé son diplôme de paysagiste par un travail prospectif au parc naturel régional de La narbonnaise, dont le périmètre inclut 70 % du territoire de l’agglomération. Outre le montage du Scot Tour et l’accompagnement du plan climat du parc, ce travail l’a positionnée dans une mission d’assistance à l’une des communes du Grand Narbonne. « Le Scot Tour est un premier pas, qui a démontré aux élus la valeur du paysagiste conseil », se réjouit Camille Piot.