Le conseil général des Alpes-Maritimes demande le transfert du fleuve Var
Defawe Philippe | le 17/04/2008 | Corse, Alpes-Maritimes, Pyrénées-Orientales, Bouches-du-Rhône, Aude
Après le port de Nice, le conseil général des Alpes-Maritimes vient de demander officiellement à l’Etat le transfert de la domanialité du fleuve Var, fleuve méditerranéen imprévisible, fortement exploité et aménagé au fil du temps mais aussi placé ses enjeux (alimentation en eau potable de quelque 600.000 habitants, risques de crues torrentielles) au coeur de la future OIN (Opération d’intérêt national) Plaine du Var.
Cette demande survient au moment l’Etat s’apprête à lancer un nouveau PPRI (plan de prévention des risques inondations) sur la basse vallée du Var, jugé par les collectivités beaucoup plus impactant et contraignant qu’un précédent document appliqué par anticipation depuis 2002 mais qui n’a jamais été officialisé. Sont notamment visés, avec des contraintes très fortes sur la construction, les secteurs du lac du Broc, du Cadam/Min, du Bec de l’Esteron exposés à des risques de rupture de digue ; les secteurs Lingostière-Saint Isidore, l’arrière de la RD 6202 bis du fait de la présence de vallons pouvant déborder. "Ce transfert va permettre une accélération des travaux de protection nécessaires car nous savons très bien qu’avec l’Etat, 20 à 30 ans vont encore s’écouler sans que rien ne se fasse" souligne le président du Conseil Général, Christian Estrosi. Depuis les terribles crues de 1994, l’Etat a en effet paré au plus pressé mais la remise en état des ouvrages du fleuve (renforcement des digues, confortement des seuils) sont estimés à 200 millions d’euros et dépasse largement ses capacités d’intervention. Un PAPI (programme d’action de prévention des inondations) a donc été mis au point entre l’Etat et les collectivités pour des travaux d’urgence (23 millions d’euros HT) et pour lever les contraintes du futur PPRI. "Ce PAPI va compléter d’autres travaux prévus sous maîtrise d’ouvrage départementale, 12,3 millions d’euros HT, ainsi que les travaux routiers, réalisés ou en cours, en bordure du fleuve qui concourent également à la diminution du risque d’inondation" explique Christian Estrosi.
R.M.