
Laurent Fabius appelle les entreprises à "verdir" leurs investissements
le 18/12/2014 | Performance énergétique, Environnement, Etat, Paris, Santé
Le 18 décembre, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a appelé les entreprises à "verdir" leurs investissements, affirmant que la "croissance verte" était "une nécessité absolue" et serait "créatrice d'emplois, de richesse et de valeur ajoutée".
Si les chefs d'entreprises prennent le changement climatique en compte et même l'anticipent, "c'est du bon business. La croissance verte, non seulement c'est une nécessité absolue, (mais) ça va être créateur d'emplois et ça va être créateur de richesse et de valeur ajoutée", a déclaré M. Fabius.
Il s'exprimait devant un parterre de responsables, notamment des chefs d'entreprise, réunis pour un forum organisé le 18 décembre à Paris par le Club France Développement durable, fédération de 80 réseaux (associations, collectivités, organismes publics, entreprises) qui veut mobiliser la société civile dans la perspective de la Conférence de Paris sur le climat, fin 2015.
"Le dérèglement climatique, il n'est pas pour dans 50 ans, il est maintenant", a souligné M. Fabius. "Si on continue comme cela", on se dirige vers "une vie invivable".
Or "on a les moyens techniques" pour lutter contre le dérèglement climatique, "on a les moyens financiers et il faut les mobiliser. Non seulement, on a les moyens, mais ce sera positif dans d'autres domaines, c'est toute la question de la croissance et de l'emploi. Les ressorts nouveaux sont en particulier dans la croissance verte", a déclaré le ministre.
Mais "comment fait-on pour verdir volontairement le portefeuille des investisseurs privés et institutionnels? (...) comment faire en sorte que les marchés financiers, les investisseurs, de long terme en priorité" s'orientent "vers les investissements qui sont les plus durables", a interrogé M. Fabius.
Dans un portefeuille traditionnel, "l'économie verte, ça représente moins de 1%", a-t-il rappelé. Si d'ici à 2020, cette part pouvait atteindre 10%, "ce serait un progrès considérable", a-t-il estimé.
Le ministre s'est également demandé comment "les banquiers centraux et les gouverneurs peuvent faire évoluer leur doctrine" pour s'engager dans ce type d'investissements.
Il a aussi suggéré que "le risque climat" soit "mieux intégré" dans les évaluations des agences de notation "pour que les entreprises comprennent bien" que "verdir" leurs investissements "c'est une nécessité, qu'elles ont intérêt à le faire, y compris un intérêt financier".