La XVIIe Biennale d’architecture de Venise ouvre ses portes
Avec son commissaire général, l’architecte libanais Hakim Sarkis, la Mostra reportée d’un an entend réinventer le monde post-Covid et le modèle de ville qui en naîtra…
Olivier Tosseri
Enfin ! Le soulagement règne dans les allées de la 17e Biennale d’architecture de Venise.
« C’est la Biennale du retour à la vie et du retour au travail » confient à l’unisson les participants à l’un des tout premiers événements internationaux où le public peut enfin être présent : l’Italie a allégé il y a un mois les restrictions liées à la pandémie en avance sur ses voisins.
Les erreurs du passé
« C’est important que le public fasse son retour pas uniquement comme preuve de notre liberté retrouvée mais pour dialoguer et éviter de faire des erreurs commises dans le passé », a déclaré le président de la Biennale de Venise, Roberto Cicutto, accompagné de l’architecte libanais Hakim Sarkis à la tête de cette édition.
Le dialogue invoqué répond à la question choisie comme thème principal avant le début de la pandémie et qui prend tout son sens depuis : « Comment vivrons-nous ensemble ? ».
« Nous posons cette question aux architectes parce que nous ne sommes pas satisfaits des réponses offertes par la politique », précise Hakim Sarkis.
Inégalités sociales, crises climatique et sanitaires, migrations de masse sont autant de défis que la pandémie a exacerbés et qui doivent être affrontés à l’échelle globale.
Modèle obsolète
Cent-douze participants issus de 46 pays dont quatre nouveaux-venus - Grenade, l’Irak, l’Ouzbékistan et l’Azerbaïdjan - offrent des pistes de réflexion. Sans compter les 61 pavillons nationaux la plupart répartis entre les Giardini et l’Arsenale, d’autres disséminés dans la ville.
L’enjeu exposé par Hakim Sarkis est de taille : « Dépasser le modèle de métropole qui a triomphé au XXe siècle et qui est désormais obsolète avec ses divisions ville/campagne, centre/périphérie. Il faut remplacer la formule de contrat social par celle de contrat spatial ».
Les pistes ouvertes par les architectes sont multi et interdisciplinaires, transcendant les frontières de leur art : biologie, agriculture, anthropologie, etc.
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