La sagesse des jardiniers réenchante la rive droite de la Garonne
Un esprit nouveau souffle sur le parc des Coteaux, identifié depuis 2002 par l’agglomération bordelaise comme un espace naturel à préserver et à ouvrir au public. La mise en œuvre du plan de gestion baptisé « La sagesse des jardiniers » passera par une formation destinée à revaloriser ce métier, grâce à l’association, entre horticulture et écologie.
Laurent Miguet
Le recrutement d’une bergère ou d’un berger, programmé cet automne, marquera une nouvelle étape dans la gestion mutualisée et écologique du parc des Coteaux. Sur 27 km de la rive droite de la Garonne dans la métropole bordelaise, quatre communes se partagent les 10 parcelles réparties sur 400 hectares, dont 240 dans le domaine public.
Jardinier ressource
Destiné à l’entretien des prairies et sous-bois, l’éco-pâturage complètera une formation de maître jardinier municipal, en cours de montage avec le centre national de la fonction publique territoriale : « Sur trois ans, il s’agit de mettre fin à la dévalorisation de ce métier. Entre horticulture et écologie, la compétence de « jardinier ressource » accompagnera les nouvelles pratiques de gestion, mais aussi les changements de mentalité qu’elles induisent », décrypte Benjamin Chambelland, chargé de mission Parc des Coteaux pour le grand projet de ville rive droite, qui associe les communes de Bassens, Flormont, Cenon et Floirac.
Les techniciens des quatre communes mettront en œuvre « la sagesse des jardiniers », nom du plan de gestion élaboré en 2016-2017 avec les écologues et forestiers du cabinet Riboulet, les hydrologues et pédologues de Bechelet Conseil, les naturalistes de Cistude Nature, les designers de DTA et Fabien Reix, sociologue. Le plan de gestion et la formation s’appuient sur un référentiel élaboré par l’Atelier technique des espaces naturels (Aten), désormais intégré à l’Agence française pour la biodiversité.
Partage
Surtout, la phase opérationnelle tirera parti de la dynamique enclenchée en 2014 : « Malgré plus de 10 ans de portage par le Grand Projet de ville, les jardiniers des quatre communes ne se connaissaient pas. La mise en place du Parc Lab a permis à chacun de découvrir les autres, pendant des demi-journées d’échanges », explique le chargé de mission.
Deux phases d’études avaient précédé ce déclic : le paysagiste Jean-Pierre Clarac avait conduit la rédaction d’un plan guide en 2002-2003. En 2009, l’atelier Bourriette et Vaconsin avait rédigé une étude à vocation plus opérationnelle, mais en laissant à chaque commune la responsabilité de la mise en œuvre. Parallèlement, une veille foncière a débouché sur l’acquisition de 50 hectares depuis 2002. Cette politique a donné le signal de la fin du mitage urbain qui a longtemps menacé les anciennes emprises agricoles, sur la rive droite de la Garonne.
Recherche action
Outre la consolidation des deux études dans « la sagesse des jardiniers » et le Parc Lab, le nouvel élan résulte d’une recherche action chapeautée par le laboratoire Passages de l’université de Bordeaux : diplômé en paysage en 2008 à l’école d’architecture et du paysage, Benjamin Chambelland utilise son mi-temps à la métropole pour nourrir sa thèse de doctorat en géographie humaine, avec la participation de son école d’origine.
Le suivi scientifique de la métamorphose paysagère et humaine contribuera à redorer le blason des « jardiniers ressources », et à positionner le parc des Coteaux en modèle de reconquête de franges métropolitaines.
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