La PopUp House, bâtiment « open source » ?
Après les meubles en kit, la maison en kit ? Le concept de PopUp House, maison passive montée en 4 jours à l’aide d’un tournevis électrique, le laisse penser. Et suscite beaucoup d’attentes : en quelques mois, 1,4 million d’internautes ont visionné et partagé la vidéo du projet.
Corentin Thiercelin, à l’origine du concept, n’était pas immédiatement destiné à révolutionner le bâtiment. Diplômé des Arts et Métiers, il fait ses armes en montant une société de salons virtuels.
Passionné de design et d’architecture, il conçoit alors, sur le toit d’une ancienne usine réhabilitée, un bureau pour ses activités de design Multipod Studio. Confortable, passive et design, ce sera le premier prototype de ce qui deviendra la PopUp House.
Yves Lozachmeur, premier associé de M. Thiercelin dans l’aventure PopUp House, se souvient : « Immédiatement, cette construction atypique a rencontré un écho très positif auprès des collaborateurs et des proches qui le découvraient ». Au point que germe l’idée de reproduire, affiner et standardiser le concept.
L’année 2013 est alors consacrée à développer un concept qui débouchera sur un brevet. L’idée ? Proposer un mode constructif extrêmement standardisé, avec des matériaux facilement provisionnables. L’innovation réside dans l’alliance d’une ossature bois avec des blocs isolants qui remplacent les murs. Sur une structure de planches régulièrement disposées, ces blocs sont calepinés tous les 60 cm, puis comprimés par vissage.
Autour de cette coquille, toutes les libertés de finition sont ensuite envisageables, du revêtement traditionnel à base d’enduit, au bardage bois contemporain.
Le passif, un objectif incontournable
30 cm de polystyrène graphité, des blocs d’isolation qui font office de murs… « L’ADN de la maison, c’est d’être une construction passive », explique Yves Lozachmeur. Pour lui, l’aspect passif est devenu un incontournable du bâtiment innovant aujourd’hui : « Construire sans être passif, c’est une aberration. Le marché attend des solutions sur la construction efficace énergétiquement ».
Et d’expliquer que même si le terme commence seulement à se faire connaître, le concept et la terminologie passives sont plus universels que les labels BBC ou HQE. La recherche de performance du passif correspond aux attentes des consommateurs.
La démarche des concepteurs a été de suivre le bon sens en termes de marché : « En partant de l’objectif « une maison confortable et raisonnable », on a naturellement débouché sur l’idée de passif ».
Ou comment répondre au désir de « raisonnable », en termes de consommation énergétique et de coût total, qui se dégage toujours plus comme une exigence des consommateurs.
Où en est la dynamique PopUp House ?
Aujourd’hui, PopUp House travaille en collaboration avec des communautés de maîtres d’œuvre, d’architectes, de monteurs, afin de permettre l’appropriation et la déclinaison du concept. Intégration d’un étage, isolation en laine de bois ou fibre de roche, test sous plusieurs latitudes… les initiatives foisonnent ; elles sont conçues, testées en atelier, et expérimentées pour certaines d’entre elles.
« Le modèle de la PopUp House est proche de l’open source dans le domaine informatique, explique Yves Lozachmeur. Aujourd’hui, les échanges avec les professionnels permettent la complémentarité et l’amélioration du concept».
Face aux attentes énormes suscitées par le projet, la vigilance est de mise pour ne pas créer de déception, notamment en termes de coûts. Evaluer le prix du m² des différentes déclinaisons est une entreprise encore en cours.
Etat d’avancement du projetUn point d’avancement sur la disponibilité du concept sera présenté à Passi’bat. La conférence Passi’bat du 26 novembre, au Parc Floral de Paris, sera l’occasion de découvrir les projections budgétaires et techniques pour des destinations variées.
Retrouvez l’intégralité du programme Passi’bat.
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