La nature en ville conflue à Lyon
Le thème de la nature en ville sert de fil conducteur à la programmation 2019 du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement de Rhône Métropole. Trois expositions inciteront leurs visiteurs à s’interroger sur les transformations du paysage urbain, la place de l’eau et celle des hommes, dans la ville en voie de renaturation.
Laurent Miguet
Stefano Boeri lancera l’année de la nature en ville dans la métropole lyonnaise et le département du Rhône. Deux temps marqueront l’entrée de l’architecte milanais sur la scène locale de l’aménagement : le 28 janvier au soir, l’auteur du schéma directeur Tirana 2030 développera ses visions verticales et végétales, au cours d’une conférence à guichets fermés dans les salons de l’hôtel de ville. Du 29 janvier au 13 avril, le public s’immergera dans son univers, grâce aux maquettes, dessins et films exposés dans les locaux du Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE).
Verticale et végétale
Quelles silhouettes se profilent à l’horizon d’une ville plus verte et plus dense ? Quelles plantes enraciner dans le béton ? De la géographie à la botanique et de la sociologie au génie des matériaux, les questions posées par l’œuvre de Stefano Boeri offrent une magistrale introduction à l’univers de la nature en ville.
Sous le titre « Forêts verticales et métropoles biodiverses », l’exposition amène son public sur la voie de la résilience, en s’appuyant sur un architecte urbaniste aux accents militants : Stefano Boeri a résumé ses engagements dans sa déclaration pour la « forestation urbaine », le 30 novembre dernier. De Milan à Pékin en passant par Paris et Tirana, le tour du village planétaire donne sa dimension universelle au message.
Socle liquide
A l’entrée en matière végétale, aérienne et verticale, répondra en fin d’année l’exploration des dessous humides de la nature en ville : du 9 septembre au 22 décembre, les lyonnais découvriront l’exposition « Franchir la berge ». Créée en juin 2018 par le CAUE de Haute-Savoie, la scénographie de la réconciliation entre l’eau et la ville trouve un terrain fertile à Lyon, avec la métamorphose des berges du Rhône et de la Saône, qui convergent dans le quartier de la Confluence en plein développement.
Quatre infinitifs structurent l’exposition : contempler évoque les lacs ; tutoyer pour les liaisons ; chevaucher pour les prouesses qui dépassent la relation frontale de la contemplation, comme le Louvre d’Abu Dhabi ; enfin, investir réinvente la vie sur l’eau, dans les villes flottantes de Jean-Louis Chanéac ou de Vincent Callebaut.
Chargée des relations publiques du CAUE rhodanien, Nathalie Colonge résume le propos de cette exposition et sa place dans le fil conducteur naturel et urbain de l’année 2019 : « Quand le sol manque, l’eau devient le socle de l’architecture ».
Rencontre miraculeuse
Et l’humain, dans tout ça ? Le CAUE l’a placé au centre de son année de la nature en ville, en choisissant le regard décalé des passagers clandestins de la modernité : à peine visibles dans l’ombre des façades démesurées, les ouvriers des chantiers pharaoniques en cours sur les sols arides de Dubaï ; les arbres rescapés des scrapers, qui s’obstinent à continuer à pousser entre les tours ou les rangées de pylônes à très haute tension...
Produite par le collectif Item spécialisé dans la photographie documentaire, l’exposition Beyond présentera ce coup de projecteur sur les coulisses urbaines, du 29 avril au 30 juin. Les images de Franck Boutonnet et les textes de Philippe Somnolet racontent aussi le miracle d’une rencontre libanaise entre ces deux nomades de la photographie et de l’écriture, soudain confrontés à l’évidence de leur complémentarité.
Outre les trois expositions, la diffusion de la nature urbaine mobilisera les fonctions pédagogiques du CAUE : un programme de formation et de sensibilisation des enseignants éveillera l’attention de la jeunesse grand-lyonnaise et rhodanienne. Après cette année de rodage de la formule du fil conducteur annuel, le chef d’orchestre embrayera en 2020 sur le thème de l’architecture du quotidien.
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