L’OQAI se penche sur l’efficacité de l’épuration de l’air intérieur par photocatalyse

L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) vient de tirer le bilan d’une journée scientifique sur l’épuration par photocatalyse. Si l’efficacité de cette technique reste à démontrer pour lutter contre la pollution de l’air intérieur, l’Observatoire juge utile de poursuivre les recherches en mettant en place des procédures d’évaluation normalisées.

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L’OQAI se penche sur l’efficacité de l’épuration de l’air intérieur par photocatalyse
Photocatalyse

« La photocatalyse a certes fait ses preuves dans le domaine du traitement de l’eau et des effluents industriels. Mais les fournisseurs ont eu le tort de vouloir transposer cette technique à l’épuration de l’air intérieur sans tenir compte des spécificités de ce milieu, d’où un certain nombre de problèmes », estime Patrice Blondeau, enseignant-chercheur à l’Université de La Rochelle. Emis à l’occasion d’un « atelier » public de l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) destiné à faire le point sur l’état des connaissances en la matière, suite à une première journée réservée aux scientifiques, cet avis illustre les attentes mais aussi les déceptions que suscite la photocatalyse dans le registre de la dépollution de l’air intérieur.

Action de la lumière et d’un catalyseur

Découvertes il y a une cinquantaine d’années, les propriétés épuratrices de la photocatalyse (polluants, micro-organismes…) n’ont commencé à être appliquées à la dépollution des espaces clos qu’au début des années 2000, à travers des peintures ou encore certains appareils soit autonomes (plafonniers, consoles…), soit intégrés aux réseaux de ventilation (modules-filtres, cassettes…). Dans le cas des composés organiques volatils (COV), le procédé consiste à casser les molécules jusqu’à les transformer en eau et en CO2 sous l’action de la lumière et d’un catalyseur, en général du dioxyde de titane.

Formation de COV secondaires

Mais pour fonctionner de façon satisfaisante, la photocatalyse doit être adaptée à la nature du polluant et optimisée en termes de débit d’air, de température, d’humidité, de durée d’exposition, de flux lumineux... Dans le cas contraire, soulignent les experts réunis par l’OQAI, dans les ambiances domestiques les réactions s’avèrent incomplètes et l’on peut paradoxalement aboutir à la formation transitoire de COV secondaires qui n’étaient pas présents dans l’air au départ. Une situation qui n’est potentiellement pas sans danger… Les mêmes experts s’interrogent également sur les risques liés au dioxyde de titane, qui entre dans la catégorie des nanomatériaux, ainsi que sur le maintien de la performance des appareils dans le temps et sur leur impact énergétique (éclairage artificiel, surconsommations des ventilateurs..).

Procédures d’évaluation normalisées

Dans une perspective d’amélioration possible, l’OQAI juge néanmoins utile de poursuivre les recherches mais recommande la mise en place de procédures d’évaluation normalisées, tenant compte des conditions d’utilisation réelles, et demande aux fabricants de procéder à la certification de tous les systèmes et matériaux avant commercialisation sur la base des normes existantes et à venir. L’OQAI rappelle également que l’épuration par photocatalyse n’a pas vocation à se substituer à l’aération et la ventilation des locaux et ne permet en aucun cas d’envisager de réduire les débits de de ventilation.

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