L'impression 3D fait son tour du monde
Ouvrages d'art - Béton, métal, polymères… En Europe comme en Asie, les professionnels expérimentent divers matériaux pour réaliser des passerelles aux formes inédites.
Emmanuelle Picaud
Après les poteaux et les maisons imprimés en 3D, les industriels du monde entier s'essayent désormais à l'impression d'ouvrages d'art. Depuis la construction en 2016 de la première passerelle à Alcobendas, au nord de Madrid (Espagne), les réalisations fleurissent un peu partout, même si, pour l'heure, cette méthode constructive n'est employée qu'à une petite échelle. « Les fabricants inaugurent surtout des passerelles destinées aux piétons ou aux cyclistes. Leur démarche reste expérimentale, avec l'objectif de démontrer la faisabilité de ces techniques », analyse Romain Mesnil, chef de projet au sein du Co-innovation Lab de l'Ecole nationale des ponts et chaussées. Qui plus est, en Europe, les constructeurs restent contraints par les Eurocodes, qui réduisent les possibilités d'imprimer des matériaux aux caractéristiques structurelles.
Une passerelle en béton longue de 40 m. Ces limites n'empêchent toutefois pas les entreprises de se lancer dans des projets ambitieux. A Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), un groupement désigné par l'établissement public territorial Plaine Commune envisage ainsi d'imprimer une passerelle en béton longue de 40 m. « Jusqu'à présent, ce type d'ouvrage ne dépassait pas la vingtaine de mètres », rappelle Alban Mallet, fondateur de l'entreprise française d'impression 3D XtreeE, partenaire de cette initiative. Contrairement au précédent espagnol, l'usage du béton ne se limitera pas ici à de l'habillage, et le matériau jouera pleinement son rôle structurel.
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