L'immobilier commercial aura aussi sa carte d'identité
Bureau Véritas et de grands noms de l’immobilier d’entreprise présentent Building in One, une solution numérique inédite et innovante. Cet agrégateur de données sur les immeubles se met au service des propriétaires et des gestionnaires de biens avec deux mots-clés : traçabilité et partage.
Nathalie Levray
Alors que la carte vitale du logement du Plan Bâtiment Durable et le passeport énergétique du think tank The Shift Project sont mis sur les rails et que le projet de loi sur la transition énergétique envisage un carnet numérique de suivi et d’entretien du logement dans les immeubles privés à usage d’habitation, plusieurs grands noms de l’immobilier commercial se sont pris en mains. Sans attendre qu’une nouvelle norme leur impose un cap, ils ont rejoint Bureau Veritas pour élaborer un nouvel outil, présenté vendredi 7 novembre, un « référentiel dématérialisant et certifiant les données de l’immobilier d’entreprise ».
Tout en un, le bigdata
Chaque étape de la vie d’un immeuble, de sa conception à son exploitation, en passant par sa construction et sa cession, donne lieu à une pléthore de documents. L’internationalisation et le renforcement des réglementations (détection de l’amiante, contrôle de l’air intérieur, respect des normes environnementales, bilans et diagnostics, etc.) ne simplifient rien. Au moment de se séparer de son patrimoine, c’est le parcours du combattant ! Un tiers de la durée moyenne d’une transaction est consacré à préparer la paperasse nécessaire pour signer. Alors plutôt que de perdre deux mois à retrouver l’histoire du bâtiment, si celle-ci s’écrivait, dès sa conception pour les immeubles neufs, ou au fur et à mesure de son exploitation pour les bâtis existants ?
Pour appliquer une idée aussi pratique, la solution passe évidemment par le numérique et les banques de données (bigdata). Partant du constat de la nécessité d’une carte d’identité virtuelle du bâtiment, le Cercle prospective de Bureau Veritas a lancé Building in One, très vite rejoint par Nexity Property Management, BNP Paribas Real Estate, Allianz Real Estate, AEW Europe, GE Capital Real Estate France, Herbert Smith FreeHills. Le système s’organise autour d’une plateforme d’échange informatique, de type cloud, qui permet de recueillir, d’analyser et de valider l’ensemble des données relatives à un immeuble. Les informations sont dématérialisées, classées et rendues accessibles aux utilisateurs autorisés.
Un pour tous
Pour disposer de données parfaitement fiables, complètes, en permanence actualisées sur l’immeuble, le système Building in One (BiO) retient une règle de collecte et de qualification, dite d’implémentation des documents et des données « standard de marché ». L’idée est d’obtenir une fiabilisation des informations et la confiance des acteurs sur leur qualité. Il s’agit pour Thierry Laquitaine, responsable développement durable de AEW Europe, de « faire coïncider l’état physique de l’immeuble et la réalité documentaire ».
L'outil numérique est attaché à l'immeuble et il le suit à chaque changement de propriétaire, lui conférant ainsi une valeur documentaire supplémentaire.
Tous les acteurs de la chaîne immobilière ont vocation à utiliser cet outil inédit, et à rejoindre l’initiative. En amont, pour donner les informations dont ils disposent et transmettre leurs besoins : constructeurs, promoteurs, notaires, avocats, assureurs, réassureurs, propriétaires et utilisateurs. En aval, pour les utiliser et prendre les meilleures décisions de vente, d’entretien, de rénovation ou d’exploitation : asset managers, property managers, facility managers.
Au centre, une tierce partie, Bureau Veritas, qui conformément à sa tradition et sa vocation, vient « évaluer une conformité, garantir la validité et la fiabilité des données », précise Philippe Lanternier, son vice-président Stratégie et Innovation.
Présenté sous forme d’une application, Building in One s’utilise grâce à un code d’accès. Il géo-localise le patrimoine de l’utilisateur qui sélectionne en ligne le bien sur lequel travailler, consulte les paramètres techniques, commerciaux ou juridiques du bâtiment, accède aux actes, met à jour et complète, ou diffuse les données déjà collectées.
Commercialisation 2015
Après deux ans et demi de travail, BiO est en phase de test avec une centaine d’immeubles embarqués sur le système. Les retours sur les tests effectués seront présentés à l’occasion du SIMI qui se tient du 3 au 5 décembre, Porte maillot à Paris.
Building in One sera commercialisé en France courant mars 2015 et proposé ensuite en Italie, en Allemagne et au Royaume-Uni avant de s’envoler vers les USA.
Le modèle économique du système prévoit un coût d’accès au logiciel de 400 à 500 € par an et par utilisateur, avec l’enregistrement d’un nombre illimité de bâtiments. La vérification, l’expertise ou la certification des données par les professionnels de Bureau Véritas donneront lieu à une facturation supplémentaire.
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