L'explosion dans une HLM de Reims mobilise le ministère de la Ville et l'ANRU
Fredéric Marais (Le Moniteur, à Reims) | le 03/05/2013 | Aménagement, Etat, Logement social, France , Marne
Alors que les origines du drame ne sont pas encore élucidées, le ministre délégué à la Ville, François Lamy, se rend le 3 mai dans le quartier Wilson à Reims, où une explosion a coûté la vie à 3 personnes et blessé 14 autres, dimanche 28 avril, dans un immeuble HLM.
Le ministre est accompagné du directeur opérationnel de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, Thierry Asselin. Au cours de cette visite, François Lamy a prévu de rencontrer les locataires qui n’ont pas encore pu être relogés et de s’entretenir en privé avec la maire de Reims, Adeline Hazan. Celle-ci entend demander au ministre le déblocage de fonds supplémentaires pour financer les travaux de rénovation dans certains quartiers de la ville.
Une enquête approfondie a été demandée par Cécile Duflot, ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, pour que soient connues précisément les causes de cet accident. Le procureur de la République a annoncé son intention d’ouvrir une information judiciaire.
L’hypothèse d’une explosion due au gaz est pour l’instant privilégiée, bien que les premières investigations aient révélé que la colonne principale d’alimentation en gaz et cinq chaudières desservant l’immeuble étaient « intègres ». Reste à examiner les gazinières individuelles.
L’explosion s’est produite dans la matinée du dimanche 28 avril, au 8, allée Beethoven, dans un bloc de quatre étages. Elle a soufflé entièrement la cage d’escalier et ses dix appartements située à l’une des extrémités du bâtiment. Ce pan d’immeuble s’est écroulé comme un château de cartes aux dires des témoins. Le reste du bâtiment n’a pas été touché, même si des dégâts ont été constatés dans le périmètre immédiat de l’accident.
Construit en 1958, cet HLM géré par Le Foyer Rémois est l’un des quatre immeubles à ne pas avoir été rasés dans le cadre du chantier de renouvellement puis de rénovation urbaine amorcé en 2001 dans ce quartier populaire de Reims. La première convention avec l’Anru a été signée en décembre 2004. Elle s’est soldée par la démolition de 873 logements, la reconstruction de 714 logements sur site et 387 hors site, et la réhabilitation de 530 logements, dont 250 chambres gérées par le Crous. Un programme incluant la démolition puis la reconstruction d’un groupe scolaire, d’une salle polyvalente et d’une maison de quartier.
Le quartier Wilson, qui compte environ 6 000 habitants, est le premier ensemble d’habitat collectif (1 300 logements) qui a été construit à Reims, entre 1952 et 1961. Il a fait partie d’un groupe de dix opérations expérimentales en matière d’industrialisation pour la production de grands ensembles immobiliers sociaux.
Reims bénéficie du cinquième plan de rénovation urbaine de France, englobant quatre quartiers (Wilson, Croix-Rouge, Epinettes et Orgeval), pour un montant de 485 millions d’euros. La municipalité a prévu d’étendre son PRU à deux quartiers supplémentaires, Europe et Châtillons.
Coïncidence macabre, une explosion au gaz avait déjà provoqué la mort de quatre personnes, le 3 avril dernier, dans un immeuble de Witry-lès-Reims, une commune située aux portes de Reims.