L’entreprise Marcel Villette, vitrine des Ecojardins
Première entreprise d’espaces verts titulaire du label EcoJardin pour l’aménagement extérieur de son siège social, Marcel Villette applique la transition écologique à ses propres espaces verts. La PME familiale de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) se sert de cette reconnaissance tant pour prouver son savoir-faire à l’extérieur que pour consolider ses valeurs, parmi ses 170 salariés.
Laurent Miguet
Devant l’entrée des visiteurs de l’entreprise, les teintes rouille et le dessin ciselé du feuillage de l’érable japonais signale l’espace extérieur le plus soigné. A l’inverse, à l’arrière du parking, séparé des voitures par une clôture de type ganivelle, un simple parterre de lierre nécessite peu d’entretien et sert de protection thermique et de réservoir d’humidité propice à une foule d’hôtes de l’entreprise Marcel Villette : « Coccinelles, reptiles ou amphibiens », énumère Romain Ente, référent environnement de l’entreprise de paysage francilienne. Au passage, il désigne une planche posée par terre : trois fois par an, il la retourne pour évaluer l’adéquation du milieu aux limaces et aux escargots, avant de rendre compte des résultats au Museum national d’histoire naturelle.
Gestion différenciée
Entre le naturel et le soigné, les espaces jardinés s’épanouissent dans les bordures végétalisées des parkings : des lavandes émergent des graminées, pour apporter de la couleur et attirer les pollinisateurs des environs, y compris ceux qui ont élu domicile dans l’hôtel à insectes. Conçus par Fabrice Lefèbvre, du bureau d’études interne à l’entreprise, et entretenus par l’équipe de jardiniers dirigée par la conductrice de travaux Coralie Da Fonseca, les trois types d’espaces répartis dans 7000 m2 matérialisent la gestion différenciée : autrement dit, le socle de la démarche récompensée en début d’année par le premier label Ecojardin attribué au siège social d’une entreprise d’espaces verts.
Déclic de Courbevoie
Le déclic s’est produit en 2017, quand la ville de Courbevoie a décroché le même label pour son cimetière entretenu par Marcel Villette. « Si nous parvenons à ce résultat pour nos clients, pourquoi pas chez nous ? », interroge Armand Joyeux, le président de l’entreprise, avant d’embrayer : « Nous ne sommes pas les seuls usagers des espaces verts. Autant que pour les humains, nous les créons pour la faune et la flore ».
Cheville ouvrière de la démarche, Romain Ente n’a pas ménagé ses efforts pour dresser l’état des lieux en sept chapitres, exigé par Plante & Cité, pour se conformer au référentiel des écojardins. La note de 10 sur 10 obtenue sur le thème de la formation témoigne des efforts accomplis par le référent environnement et son employeur : titulaire d’un BTS en aménagement paysager, Romain Ente s’est perfectionné dans des stages d’étude et de gestion des sols, ainsi que des formations à la création et à l’entretien de milieux humides.
Romain Ente, cheville ouvrière de la certification EcoJardin
Un crac des Ecojardins
Pour les matériaux, mobiliers, matériels et engins, la note de 14 sur 16 illustre les investissements de l’entreprise dans l’entretien décarboné, grâce aux matériels à batterie du français Pellenc. L’engagement environnemental se traduit également dans les fournitures végétales : Marcel Villette privilégie les pépiniéristes français titulaires du label Plante Bleue.
L’excellence de la note globale – 88 sur 100, alors que 50 suffisent pour obtenir le label – n’incite pas l’entreprise à se reposer sur ses lauriers, au contraire : à partir du 15 novembre, elle franchira une nouvelle étape dans les sciences participatives, avec la mise en place du bird lab. L’observation de la fréquentation de deux mangeoires, à un mètre de distance, permettra de mesurer l’évolution de l’attractivité du site, pour les oiseaux. Informés par des messages affichés près de la machine à café, les salariés pourront participer aux relevés. Le même type de surveillance existe déjà pour les papillons, en partenariat avec l’association Noé et le réseau Vigie Nature, qui stimule la biodiversité des jardins. L’an prochain, une association locale enrichira le potentiel de pollinisation, grâce à l’implantation d’un rucher.
Prochaine étape en 2019
Renouvelée l'an dernier par le conseil départemental des Hauts-de-Seine dans les marchés pluriannuels d’entretien du parc des Chanteraines, proche de son siège social, Marcel Villette a eu le temps de s’accoutumer aux démarches de certification : la collectivité départementale se conforme au référentiel Ecocert, pionnier de la certification environnementale. Déjà habitée par l’idée de prouver ses savoir-faire, quitte à passer par des mailles procédurales, Marcel Villette a passé le cap de la certification Iso 9001 dès l’an 2000. Armand Joyeux prépare désormais la prochaine étape pour 2019 : la certification environnementale Iso 14001.
Un nonagénaire en pleine croissance
Renforcé en 2012 et 2018 en élagage et en sols souples par l’acquisition des entreprises Urbanelag et IFR, Marcel Villette resserre son maillage francilien, à quelques mois de son 90ème anniversaire. Au siège de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) et à l’agence de Villers-le-Bâcle, s’ajoutera prochainement une troisième implantation dans le Val-d’Oise. Présidée par Armand Joyeux et dirigée, depuis cet automne, par Florent Aubert, l’entreprise compte sur cette densification pour dépasser en 2019 le seuil de 20 millions d’euros de chiffre d’affaires dans les espaces verts (au lieu de 19 millions en 2017), en plus des deux millions d’euros totalisés par les sols souples et l’élagage. La densification et la diversification concourent au même objectif : sur son territoire, la filiale du groupe familial de BTP Joyeux (80 millions d’euros de chiffre d’affaires, 365 salariés) s’affirme comme un multispécialiste de l’aménagement extérieur.
L’entreprise Marcel Villette, vitrine des Ecojardins
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