L’Ecole de Chaillot au chevet d’Autun
L’établissement de spécialisation en architecture de conservation/restauration du patrimoine vient de décortiquer une partie de la ville d’art et d’histoire de Bourgogne. Son état des lieux et ses propositions sont exposés sur place jusqu’à fin octobre.
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
\ 11h17
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
L’Ecole de Chaillot a choisi Autun en Saône-et-Loire comme site d’étude 2016 pour ses «ateliers» qui font partie de son enseignement de seconde année. Regroupant des architectes souhaitant se spécialiser en conservation et restauration du patrimoine bâti ancien, l’exercice long de neuf mois se porte depuis plusieurs années sur des villes riches en patrimoine historique, mais qui subissent la paupérisation ou la désertification de leur centre-ville dans un contexte financier compliqué. Le phénomène touche notamment les communes de taille modeste. Autun, ville d’art et d’histoire, entre, malgré elle, dans ces profils.
Depuis la fin juin et jusqu’à la fin octobre, le travail est restitué sous la forme d’une exposition, au musée lapidaire de la ville. Par leurs relevés sur place, leurs dessins, leurs recherches historiques et leur travail de mise en perspective, les 30 «élèves» lèguent à la commune un fonds précieux d’informations sur l’état des bâtis, l’identification des éléments les plus remarquables, les priorités de conservation/restauration/mise en valeur à leurs yeux, voire des pistes de réaffectation. Il aborde des échelles très diverses, du groupe de quelques maisons au quartier entier, en les situant dans son environnement urbain, de façon à englober un parti pris d’aménagement.
Redécouvrir l’intérêt patrimonial
«Ce travail n’a pas la prétention de régler toutes les questions, mais son premier mérite est d’apporter un regard neuf, à la fois expert et passionné, pour redécouvrir un intérêt patrimonial qui parfois s’est perdu parmi les habitants et les élus», souligne Véronique Villaneau-Ecalle, architecte du patrimoine, professeure associée et responsable des ateliers au sein de l’Ecole de Chaillot.
A Autun, les ateliers se focalisent sur trois objets principaux. En ville haute, la série de «maisons canoniales» qui s’est développée au Moyen-Age près de la cathédrale Saint-Lazare. A leur proximité, un ensemble de corps de bâtiments constitué du musée Rolin (collections municipales), de la prison panoptique désaffectée, et de l’ancien tribunal. L’Ecole propose ici la reconversion de l’ensemble en une «cité muséale» plus ambitieuse.
Enfin en ville basse, le quartier Marchaux lui aussi médiéval, riche de bâtiments témoins d’un passé prestigieux comme l’ancien hôtel particulier de Clugny, qui pourrait accueillir un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP), proposent les élèves-architectes. Pour l’ensemble du quartier, le groupe d’études dresse des pistes de réaménagement pour valoriser les éléments remarquables, notamment ses enceintes.
Fondée en 1887, l’Ecole de Chaillot forme aujourd’hui le département formation de la Cité de l’architecture et du patrimoine de Paris sur la place du Trocadéro.
L’Ecole de Chaillot au chevet d’Autun
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