L’architecte japonais Kengo Kuma réalisera le musée d’Histoire maritime de Saint-Malo
Au terme d’un concours international de maîtrise d’œuvre auquel 126 cabinets d’architecture ont répondu, l’agence de l’architecte japonais Kengo Kuma a été retenue pour réaliser le musée d’Histoire maritime qui sera construit d’ici à 2022 dans le port.
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
\ 14h30
Jean-Philippe Defawe (Bureau de Nantes du Moniteur)
Désireuse de poursuivre la mise en valeur de ses richesses anciennes, contemporaines et à venir, la Ville devait se doter d’un musée d’Histoire maritime à la hauteur de ses ambitions. Il y a plus de 10 ans, le projet d’un nouveau musée était déjà en discussion. Il a effectivement été lancé en 2017, ainsi qu’une consultation internationale de maîtrise.
À l’issue de cette procédure, c’est l’architecte japonais Kengo Kuma qui s’est vu attribuer le marché. L’équipement sera construit «bord à quai» sur l’emplacement des silos situés devant le bassin Duguay-Trouin. L’ouverture du nouveau musée d’Histoire maritime de Saint-Malo, dont le coût est estimé à 30 millions d’euros TTC, est prévue pour début avril 2022.
Lors du conseil municipal du 2 février 2017, Claude Renoult, maire de Saint-Malo, et les élus de la ville ont adopté à l’unanimité le lancement du projet et du concours de maîtrise d’œuvre.
126 candidatures internationales
Après l’appel à candidature de mai 2017, 126 cabinets d’architecture internationaux ont répondu. Le jury du concours s’est réuni une première fois le 12 septembre 2017 et a retenu quatre candidatures pour la seconde phase du projet: les agences Kuma (Japon), Barozzi Vega (Espagne), Aires Mateus (Portugal) et Moreau Kusunoki (France). Lors du second jury, deux candidats ont terminé ex aequo: les cabinets Kuma et Barozzi Vega. Une procédure de négociation auprès des deux lauréats s’en est suivie, à l’issue de laquelle une commission d’appel d’offres (CAO) s’est réunie, le 22 février 2018. Finalement, la CAO a attribué le marché au cabinet de l’architecte japonais Kengo Kuma. On comprend pourquoi car le projet retenu est particulièrement séduisant.
Un esprit portuaire affirmé
D’un point de vue urbain, le projet de Kengo Kuma va constituer un signal et un lien entre l’intra-muros et les autres quartiers de la ville. Il permettra d’élargir le périmètre de fréquentation et d’offrir un lieu de destination et de promenade le long du quai Terre-Neuve. Le bâtiment sera reconnaissable par sa volumétrie, son jeu d’équilibre des trois halles superposées. En écho aux hangars du port, réceptacles de grands espaces, son écriture architecturale est d’ailleurs empruntée à l’architecture navale et industrielle qui lui fait face.
Le musée offrira non seulement un point haut, mais tout un plateau muséal en belvédère situé à 28 m de hauteur et qui dominera l’ensemble de la ville: «un musée dans les airs» offrant des vues panoramiques sur l’environnement proche et lointain ainsi que sur différents niveaux.
Le bâtiment est conçu, à partir du parvis, comme un empilement de grands plateaux libres, dont les cloisonnements pourront être organisés selon les besoins et évoluer dans le temps, en réponse à la volonté de créer un lieu vivant.
Des préoccupations environnementales jusqu’au chantier
L’environnement est au cœur du projet. Selon la ville, «intégrer massivement les énergies renouvelables et améliorer leur insertion sur les marchés et les réseaux, ainsi que maîtriser les demandes d’électricité et l’adéquation consommation-production au plus juste sont les objectifs environnementaux principaux de ce projet».
Ce projet s’inscrit aussi dans une démarche d’optimisation de la maîtrise des coûts de la performance énergétique et de l’usage de la construction à travers l’outil numérique BIM, depuis la conception jusqu’à l’exploitation du bâtiment. Dans le cadre du programme Smile sur les réseaux intelligents, porté notamment par la région Bretagne, le futur bâtiment intégrera une dimension «autoconsommation et smart building».
Enfin, la phase chantier, qui débutera fin 2019, devra poursuivre les efforts de qualité environnementale mis en place lors de la conception d’un projet. Toutes les prescriptions pour le déroulement du chantier «haute qualité environnementale» à faible impact environnemental seront décrites dans une charte chantier vert que les entreprises devront signer.
Visite virtuelle du projet:
Dates et chiffres clés22 mai 2O17: appel à candidatures pour le projet de construction d’un musée d’Histoire maritime, basé sur l’étude de programmation du cabinet Aubry-Guiguet (Paris). Il s’agit d’un concours de maîtrise d’œuvre à deux degrés concernant le projet architectural du musée et l’aménagement de ses abords. La collectivité ayant fait le choix de dissocier une autre procédure de concours pour le choix d’un muséographe (procédure en parallèle);
26 juin 2O17: réception de 126 candidatures d’architectes;
12 septembre 2O17: premier jury qui retient quatre équipes conduites par Kengo Kuma, Barozzi Vega, Aires Mateus et Moreau Kusunoki;
13 février 2O18: à l’issue de la présentation du rapport de la commission technique et des échanges sur les quatre projets, le second jury décide de classer le projet Aires Mateus en troisième position et le projet Moreau Kusunoki en quatrième position. Les projets Barozzi Vega et Kengo Kuma, qui ont reçu le même nombre de voix, sont classés ex aequo;
Le jury a décidé de proposer le paiement de la totalité de l’indemnité prévue au concours (6O OOO euros) aux candidats.
Premier semestre 2O18: choix du muséographe;
Fin 2O19-début 2O2O: début du chantier;
Avril 2O22: livraison du chantier;
Emprise au sol: 1 464 m2;
Surface utile: 4 8O5 m2;
Hauteur maximale: 35 m;
Coût estimé: 3O,3 millions d’euros TTC dont 3 millions d’euros TTC pour les réserves.
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