L’activité 2018 des architectes sous l’œil de la MAF
Mais que font les architectes? Ils travaillent, construisent, rénovent un peu partout en France métropolitaine et en-dehors. Avec un incompressible décalage de deux ans, bien avant la Covid-19, donc ; la Mutuelle des architectes français (MAF) rend compte de leur activité en 2018…
JACQUES-FRANCK DEGIOANNI
Avec la régularité imperturbable d'un métronome, à la manière de l'éternel retour du Beaujolais nouveau, paraît l’édition millésimée 2020 des chiffres de la Mutuelle des architectes français (MAF), chiffres qui rendent compte des travaux effectués en 2018 par les architectes adhérents de la mutuelle, et déclarés en 2019.
Chaque année en effet, ceux-ci remplissent leur déclaration d’activités professionnelles (DAP). De la data en-veux-tu-en-voilà qui fournit des indicateurs-clés sur l’état de santé des entreprises d’architecture hexagonales. Ces chiffres renseignent, notamment, sur les montants de travaux ; la part de marché ; la nature de la commande ; les statistiques régionales, etc. A savoir, «une vision précise de l’évolution de l’activité des architectes français» ainsi que le souligne Jean-Claude Martinez, président de la MAF.
Alors, quels sont les principaux enseignements de cette cuvée 2020?
En 2018, l’activité des architectes enregistre une troisième année consécutive d’augmentation de son enveloppe totale. A 56,04 Mds d’euros, cette activité croît de 0,7% par rapport à 2017.
Le taux moyen de pénétration des architectes MAF, constaté en 2018, dans la production de bâtiments est de 39,2%. De manière plus fine, les architectes n’ont participé qu’à 30,4% des constructions de logements. Dans le même temps, la construction hors-logement affiche un taux de 52,4%. Avec une baisse de 2,5%, c’est le plus faible taux de pénétration enregistré depuis 2008, loin des 56,1% enregistrés en 2017.
Neuf ou rénovation, comment se répartit cette activité? Dans le neuf à 72,4% (+0,2 point) contre 27,6% pour l’entretien-réhabilitation (-0,2 point). La maîtrise d’ouvrage privée est largement majoritaire à 73,9% (+1,8 point) devant le secteur public à 26,1% (-1,8 point).
Les architectes construisent essentiellement des immeubles collectifs de logement à 32,9% (+1,5 point), le reste se ventilant entre bureaux et commerces (15,4% / -0,9 point), logements individuels (13,7% / +0,3 point), culture et tourisme (9% / +0,6 point), industrie (5,2% / +0,5 point), enseignement et santé (12,2% / -1,5 point) et divers (11,6% / -0,3 point).
Où construisent-ils? En Ile-de-France, principalement, mais 2018 marque une rupture avec la tendance observée depuis 2016 : l’enveloppe de travaux se contracte de 0,46% (+9,9% en 2016, +1,1% en 2017). Dans le même temps, la Bretagne enregistre la plus forte hausse métropolitaine : avec 2,4 Mds d’euros de travaux réalisés en 2018, c’est 7,06% de mieux que sur l’exercice 2017. Une tendance suivie par les Hauts-de-France (+4,73%), la Nouvelle-Aquitaine (+5,36%) et l’Auvergne-Rhône-Alpes (+3,05%).
A rebours, le Centre-Val de Loire (-4,97%), la Normandie (-2,44%), les Pays de la Loire (-1,27%), notamment, montrent des signes de ralentissement de l’activité. Une baisse régionale qui ne se répercute pas automatiquement sur l’activité des agences! En Centre-Val de Loire, par exemple, si la région enregistre une baisse de près de 5% des travaux réalisés, dans le même temps l’activité des architectes y bondit de plus de 6%. De même en Bourgogne où celle-ci croît de +10% quand l’activité régionale se contracte de 0,8%. Preuve, selon la MAF, d’une "grande porosité régionale dans la conception".
Et sinon, les archis adhérents de la MAF? Ce sont des hommes à 68,8%, des femmes à 32,2%, d’un âge moyen de 52,7 ans.
L’activité 2018 des architectes sous l’œil de la MAF
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