Kaufman
Defawe Philippe
Le comité d'entreprise du promoteur immobilier français Kaufman & Broad, confronté à la crise du secteur, devrait rendre un avis le 7 octobre sur un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) présenté cet été et prévoyant 166 suppressions de postes, indique son PDG, Guy Nafilyan.
"Face à la dégradation plus accentuée du marché, nous avons été contraints de mettre à l'étude en juillet 2008 un projet de réorganisation pour restaurer notre compétitivité et un projet de plan de sauvegarde de l'emploi portant sur 166 suppressions de postes", indique M. Nafilyan dans un entretien au Figaro.
Selon le PDG de Kaufman & Broad, ce PSE "prévoit à terme, en 2010, la fermeture de deux agences, à Lille et Strasbourg, où le marché a particulièrement ralenti".
Ces projets ont été présentés le 25 juillet au comité d'entreprise et "à ce jour, aucune décision n'a été prise, la concertation étant toujours en cours. Le 7 octobre, le comité d'entreprise devrait être en mesure de rendre un avis", précise M. Nafilyan.
Le 19 juin, le PDG avait annoncé une baisse de 71,3% de son bénéfice net et de 6,1% de son chiffre d'affaires sur la première moitié de son exercice (clos fin mai).
Sur les six premiers mois de l'exercice, les réservations de logements en valeur avaient baissé de 30% à 594,7 millions d'euros pour 2.614 "réservations nettes".
Mais M. Nafilyan avait alors exclu tout plan social, annonçant seulement un changement de stratégie, avec l'abandon de la construction de programmes immobiliers et une révision drastique du coût des opérations immobilières, notamment en renégociant les prix du foncier déjà acquis.
"Sur les 155 opérations que nous avions prévu de lancer en 2008, nous n'en réaliserons environ que la moitié", précise-t-il au Figaro.
Les ventes de logements neufs en France ont chuté d'environ 30% au premier semestre par rapport à la même période de 2007. "Personne n'avait vraiment anticipé la violence ni la profondeur de la crise bancaire (...) Les banques aujourd'hui prêtent très difficilement aux acquéreurs de logement", estime M. Nafilyan.
"Quand elles indiquent qu'elles n'ont pas durci leurs conditions de crédit, ce n'est pas vrai. Le taux de refus de crédit a triplé en six mois", assure-t-il.
Le PDG de Kaufman & Broad estime que la crise du secteur immobilier, qui "fonctionne avec le crédit", durera "tant que la crise bancaire ne sera pas résolue".
"Il faudra encore au moins six mois après la fin de cette crise bancaire pour que le marché reparte et que la confiance revienne. Je ne prévois pas de reprise avant la fin du premier semestre 2010", ajoute-t-il.
Guy Nafilyan pense toutefois que cette crise "sera plus courte que celle des années 90". "Aujourd'hui, le stock physique est inférieur à 3% et les besoins, estimés autour de 700.000 logements, n'ont pas disparu avec la crise", explique-t-il, tablant sur une légère baisse des prix des logements neufs accompagnée par une diminution d'environ 10% des prix de l'ancien.
Avec AFP