Isover Recycling : La laine de verre a enfin sa filière de recyclage
Isover a présenté ce jeudi 12 avril Isover Recycling, la première filière de collecte, tri et recyclage de déchets de laine de verre dédiée au bâtiment. Une première mondiale a affirmé la filiale de Saint-Gobain.
Yannick Le Goff
Tous les professionnels le savent, l’une des caractéristiques du verre et de la laine de verre est d’être recyclable à l’infini. Caractéristique qui n’empêche pourtant pas les déchets de laine verre, issus de chantiers de rénovation ou de déconstruction, de finir aujourd’hui, la plupart du temps, en enfouissement.
Un état de fait d’autant plus absurde pour Isover que l’entreprise dispose depuis 1997, avec Oxymelt (à Orange dans le Vaucluse), de son propre centre de revalorisation, mais seulement utilisé jusqu’à ce jour, pour ce qui concerne la laine de verre, pour le traitement des déchets de fabrication. Un outil industriel développé par l’entreprise pour augmenter la part de matière recyclée dans ses produits. Part qui s’élève aujourd’hui « a minima à 40 %, mais qui atteint déjà 80 % dans certaines usines » affirme l’entreprise qui affirme sa volonté d’aller plus loin dans cette voie.
75000 tonnes par an
D’où une réflexion entamée depuis déjà plusieurs années pour exploiter le gisement des déchets du bâtiment qui représente aujourd’hui, affirme Isover, « 75 000 tonnes par an et sans doute le double à l’horizon 2030 ».
Restait donc à mettre en place la filière pour prendre en charge le tri, la collecte et le transport des déchets de laine de verre vers Oxymelt, à ce jour seul site dans l’hexagone capable de recycler ces déchets.
C’est chose faite avec Isover Recycling, fruit d’un partenariat entre la filiale de Saint Gobain et différents professionnels du secteur du recyclage. Des syndicats professionnels comme le SR-BTP (le Syndicat des recycleurs du BTP), mais aussi certains de ces membres comme Excoffier Recyclage (Groisy, Haute-Savoie). C’est d’ailleurs sur l’un des sites de ce spécialiste de la collecte et de la gestion des déchets qu’a été officiellement présentée la filière.
Pour l’heure, Isover Recycling n’est accessible que dans deux « zones pilotes », le Sud-Est et l’Ile-de France. Le Sud-Est pour des raisons de proximité avec le site d’Orange, l’Ile-de-France parce qu’elle est généreuse en grands chantiers soucieux de qualité environnementale. Deux régions dont Isover attend qu’elles fassent la promotion d’Isover Recycling, avant une ouverture de l’offre à l’ensemble du territoire.
Un défi logistique
« Nous n’en sommes qu’au tout début du projet » ont conjointement affirmé Dominica Lizarazu et Elodie Rivière, respectivement directrice marketing & développement pour Isover, et chargée de mission au sein du SR-BTP. De fait, pour l’heure, aucun objectif précis n’a encore été communiqué. Isover Recycling entame en fait une phase de promotion de sa prestation en direction des maîtres d’ouvrage et maîtres d’œuvre, des spécialistes du curage, de la collecte… Le principal défi à remplir pourrait être la généralisation à l’ensemble de l’Hexagone des conditions économiques qui permettent aujourd’hui dans le Sud-Est à Isover recycling d’apparaître comme une alternative raisonnable à l’enfouissement. Un défi à haute densité logistique puisque, à l’évidence, il sera d’autant plus difficile à relever que le chantier de rénovation ou de destruction sera éloigné du site industriel d’Orange, aujourd’hui donc seul à pouvoir prendre en charge les déchets de laine de verre.
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