Isolation thermique par l'extérieur : quels critères de choix ?
Quels critères prendre en compte pour choisir une solution d’isolation thermique par l’extérieur ? Trois industriels – Sto, Myral et Saint-Gobain Weber France – nous livrent leurs recommandations.
Stéphanie Lacaze-Haertelmeyer
Ration économies/performances
« Le bilan carbone de l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) questionne les maîtres d’ouvrage. Or la comparaison entre les matériaux est complexe face à un large panel : du polystyrène, le plus répandu, jusqu’à la fibre de bois, à l’impact environnemental a priori réduit. Les Fiches de déclaration environnementale et sanitaire (FDES) sont un outil d’évaluation qui peut être incomplet si elles n’intègrent pas le critère de fin de vie d’un bâtiment. En attendant, une ITE se choisit d’abord par son ratio économies/performances, en faveur du polystyrène qui présente un bon bilan carbone (production peu énergivore et matériau recyclable). La sécurité incendie pousse de plus en plus la laine de roche, en mixité ou non avec le polystyrène. Chez Sto, nous avons constaté que 97% de nos clients applicateurs attendent des solutions réduisant leur impact environnemental, dans une démarche RSE et de développement durable. Améliorer nos composants d’ITE traditionnelle sur le plan environnemental et proposer des alternatives est clairement inscrit dans notre feuille de route. »
Thorsten Schnelle, responsable marketing produit chez Sto
Finesse, légèreté, esthétique
« Plusieurs critères pour une évaluation globale du produit doivent être pris en compte. La notion d’efficacité de l’ITE se définit avec un lambda très faible pour atteindre les objectifs de résistance thermique sans augmenter de manière importante l’épaisseur du système. Si un artisan applique un enduit mince sur un isolant d’épaisseur importante, le bâtiment perd en apports solaires gratuits et en confort. De plus, la finesse et la légèreté d’un isolant ont moins de conséquences environnementales, dans toutes les phases de production, de transport et de livraison. Il faut aussi proposer des solutions esthétiques pour les rendre attractives. Ensuite, une solution, pour qu’elle soit durable, doit assurer beaucoup d’économies d’énergie sur un temps long afin de compenser son empreinte environnementale. La première piste est de proposer des produits éco-conçus ou biosourcés, et la seconde de travailler à leur recyclabilité en fin de vie. Enfin, une ITE doit être économique pour être accessible auprès des particuliers. Tous ces critères sont majeurs afin de répondre à l’objectif prioritaire de massification de la rénovation énergétique. »
Julien Bagnard, responsable études et développement chez Myral
Faible empreinte carbone
« Quel que soit le système d’ITE, travailler avec un fournisseur qui fabrique de manière locale réduit l’empreinte carbone. Ensuite, pour atteindre un faible bilan total, sous enduit, les deux principales solutions sont le liège, 100 % biosourcé, ou la fibre de bois d’origine naturelle, plus standard. Sur ce marché, le polystyrène reste cependant une valeur sûre, 100% recyclable et avec des solutions à moindre empreinte carbone, comme celui que nous proposons avec Hirsch Isolation. Tous apportent une réponse, mais nécessitent un compromis. Avec le polystyrène, les poseurs restent dans la traditionalité. Les clients sensibles aux produits d’origine naturelle s’orientent vers la fibre de bois. Ceux en attente d’une solution 100% biosourcée aux performances importantes optent pour du liège. La RE 2020 nous pousse vers une plus faible une empreinte carbone des bâtiments. Mais la décision finale reste celle du client. Ainsi, certains préfèrent la laine de roche pour son aspect très perspirant et surtout pour son critère de sécurité incendie bien qu’elle nécessite beaucoup d’énergie pour être produite… »
Romain Pierron, responsable de Gamme ITE et Organique chez Saint-Gobain Weber France
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