Innovation et savoir-faire avec le bois local
Moniteur Entrepreneurs & Installateurs | le 03/01/2014 | Bois, Loire-Atlantique, Immobilier, Technique, Hygiène
Sommaire du dossier
Construire avec du bois français est de plus en plus fréquent. Un choix qui valorise la forêt et stimule l’innovation et le développement de savoir-faire régionaux en circuits courts, par définition non délocalisables.
Construire avec des bois locaux, l’idée fait son chemin. Ici ou là, des bâtiments, souvent publics, sont conçus et réalisés avec des bois issus de la forêt voisine. Ce, en partie grâce au programme « 100 constructions en bois local » mis en place par la Fncofor*, ainsi qu'à quelques initiatives locales.
Cette option, si elle apparaît séduisante, ne va pas toujours de soi. Plusieurs raisons à cela : l’impossibilité d’imposer dans les appels d’offres la provenance du bois, une filière peu structurée qui peine à produire le volume et la qualité nécessaires, ou encore l’absence de certification. Sur ces deux derniers points, les choses sont en train d’évoluer.
Au plan de la production, les scieurs s’organisent et arrivent à produire les volumes nécessaires, y compris pour de grosses opérations – au besoin, ils travaillent en groupement. Des évolutions également du côté du marquage et de la certification, avec le développement de marques tel « Hêtre des Vosges » ou de la certification « Bois des Alpes ».
Cette approche stimule aussi le développement de nouvelles techniques constructives valorisant le travail des entreprises de construction bois et incite à l’innovation. Il s’agit d’intégrer les caractéristiques propres à chaque essence. On ne construira pas de la même façon avec du hêtre ou du douglas.
* Fédération nationale des communes forestières de France.
Trois exemples d'utilisation de bois local
Choix et contraintes
Pour ce bâtiment périscolaire, le système structurel se compose de poutres caissons intégrant des montants de hêtre d’une longueur inférieure à un mètre. Ce bois nerveux a tendance à se tordre et ne peut être utilisé dans des longueurs supérieures à trois mètres. Solution qui répond aux contraintes normatives (DTU…) et industrielles (équipement des scieries, qualification du personnel ou encore capacité de séchage).
Réponse technique
Toutes semblables, préfabriquées en atelier, les poutres caissons (remplissage paille) sont constituées de deux montants d’ossature en hêtre coffrés par deux panneaux d’OSB3 qui assurent la liaison. Montants constitués de la superposition de deux sections de hêtre (15 x 135 mm et 30 x 135 mm), ce qui autorise la réalisation de grandes longueurs avec des bois de petites longueurs.
Choix et contraintes
Ce bâtiment tertiaire de quatre étages présente une innovation de taille, qui en fait toute la complexité sur le plan technique en raison d’un mélange d’essences résineuses (douglas) ou feuillues (chêne) régionales, certifiées PEFC. Entièrement préfabriquée, la structure bois s’enroule, via un système de portique en “V”, autour d’un noyau central en béton qui contrevente le bâtiment.
Réponse technique
La structure porteuse est composée d’une succession de poteaux et de poutres articulés, dont trente portiques de 14,57 m de hauteur, disposés tous les 2,7 m. Ces poteaux en lamellé-collé de douglas prennent en fourrure un montant de chêne et, avec les traverses, viennent supporter la couverture, les murs extérieurs ainsi que les planchers.
Choix et contrainte
La solution constructive proposée, inédite pour des laboratoires de recherche (Inra) sur deux étages avec atrium, utilise exclusivement du bois massif et d'origine locale Sapin des Vosges – appellation et provenance contrôlées. L’utilisation du bois est rendue systématique (façades, planchers et refends intérieurs).
Réponse technique
La technique poteaux-poutres sans collage est en rapport avec les partis pris, à savoir l’utilisation systématique du bois massif peu transformé avec des petites portées et un rythme dense sur une trame de 1,20 x 6 m. La structure est réalisée avec des bois classés C24 marqués CE, séchés, rabotés, avec des sciages hors cœur. La traçabilité des bois du bâtiment est complète.
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La construction bois