Ingénierie territoriale : une nouvelle manifestation du Cerema
Les agents du Centre d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement se sont à nouveau mobilisés, mardi 12 décembre, contre les suppressions de postes et coupes budgétaires de l’établissement public.
Jessica Ibelaïdene
Trois manifestations en trois semaines ! Les agents du Centre d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) ont organisé une nouvelle mobilisation ce 12 décembre, afin de protester contre les suppressions de postes et les coupes budgétaires inscrites au PLF 2018. Il est en effet prévu une baisse de cinq millions d’euros de la subvention de l’Etat, et la suppression programmée de 105 postes par an pendant cinq ans.
Cette fois, ils se sont associés à leurs collègues de Météo France et de l’IGN (Institut nationale de l’information géographique et forestière), eux aussi sous la menace de coupes sévères. Trois-cents personnes s’étaient réunies à Saint-Mandé, devant le siège de ces deux établissements publics, pour faire entendre leur voix. La date n’est pas choisie au hasard, puisque ces experts météorologues, cartographes et experts en environnement et aménagement tentent de se faire entendre alors que se tient à Paris, un sommet international sur le climat.
Le ministère confirme les coupes prévues
Les organisations syndicales ont été reçues le 12 décembre au matin par la directrice de cabinet de Nicolas Hulot, mais sans représentant du Cerema. Celle-ci a confirmé aux organisations syndicales toutes les coupes prévues (budget, effectifs, missions). Et a indiqué que les implantations territoriales seraient aussi impactées. Dans un communiqué, l’intersyndicale a « dénoncé les conséquences liées aux missions de gestion des risques et des crises, des enjeux de transitions écologiques-énergétiques et d’aménagement du territoire. Elle s’inquiète de la qualité du service rendu aux citoyens, aux collectivités, aux entreprises et de la capacité de la France à maîtriser les évolutions et à répondre aux enjeux climatiques ».
Les événements ne semblent donc pas avancer dans le bon sens pour le Cerema. Le 21 novembre, à la suite de la manifestation des agents devant le Congrès des maires, la secrétaire générale des ministères, Régine Engström, a certes suspendu le projet de fermeture de la direction territoriale d’Ile-de-France (180 agents, 4 sites), mais ce n’est que le temps de bâtir une feuille de route, d’ici à juin 2018.
Démission du directeur général
D’autres pistes ont été mises sur la table par la secrétaire générale ce jour-là, comme la fermeture de certains des 17 laboratoires situés en province, le rapprochement des directions territoriales et techniques, ou encore l’abandon de certaines missions. Des solutions qui pourraient menacer la survie même de l’établissement public, exposent les syndicats.
Pour manifester leur rejet de ces propositions, le Cerema s’était mis en grève, le 1er décembre. Environ 200 agents avait ce jour-là empêché le conseil d’administration de siéger. A la suite de quoi Bernard Larrouturou, directeur général, avait annoncé sa démission. Une décision qu’il explique avoir pris dès le 21 novembre, puisqu’il exclut « de mener l’analyse à égalité de quatre scénarios de restructuration lourde. Cela ne ferait que multiplier les situations de très grande inquiétude au sein de l’établissement ». Il avait été vivement critiqué en interne pour avoir proposé la fermeture de la Dter d’Ile-de-France, qu’il semble pourtant considéré comme le moins mauvais choix dans la lettre qu’il a adressé au personnel pour expliquer son départ.
C’est Bruno Lhuissier, directeur général adjoint, qui assurera l’intérim à la tête de l’établissement public. Le 21 décembre, le conseil d’administration est de nouveau convoqué afin d’élire un président (poste vacant depuis la démission de Gaël Perdriau, début octobre) et de se prononcer sur le budget pour 2018.
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