L’Institut des routes, des rues et des infrastructures pour la mobilité (Idrrim) a dévoilé ce 1er décembre la liste des lauréats du prix « Infrastructures pour la mobilité, biodiversité et paysage » (IMBP). Autant de pistes pour voir comment se profile la route de demain.

© Phovoir.com - A l'avenir, les infrastructures devront être plus respectueuses des territoires qu'elles traversent.
Depuis 2010, le prix Infrastructures pour la mobilité, biodiversité et paysage (IMBP) récompense tous les ans les meilleurs projets d’exploitation des infrastructures de mobilité dans le respect de la préservation et de la restauration de la biodiversité (1). Cette année, cinq prix ont été décernés (cf. Focus), sur les douze candidats en lice.
Quelle trame se dessine pour les infrastructures du futur ? « Elles ne sont plus considérées comme un simple ouvrage technique, mais un élément d’aménagement du territoire. Leurs fonctions ne se résument plus uniquement au transport. Par exemple, nous avons primé cette année un projet multifonctionnel qui permet, grâce au fauchage des bords routes, de produire de l’énergie » explique Jean-Pierre Thibault, président du jury du prix IMBP et inspecteur général au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) du ministère de la transition écologique.
Valoriser les fauches en énergie
Ce projet, nommé « fauchage avec exportation en centre-Bretagne » et porté par la direction interdépartementale des routes de l’Ouest, en partenariat avec le Cerema, a obtenu le Grand prix du jury. Un protocole de suivi de l’expérimentation de la valorisation de la biomasse a été mis en place sur la période 2015-2017.
« La pratique habituelle est de laisser sur place ces déchets verts. Mais le sol trop riche freine le développement de nombreuses espèces de fleurs. Ce projet qui vise à exporter la fauche vers des unités de méthanisation locales a donc un intérêt à la fois énergétique et de biodiversité, car il permet notamment aux plantes mellifères de pousser » analyse Jean-Pierre Thibault.
Favoriser la flore sauvage locale
Toujours sur le thème de la biodiversité, le prix « génie écologique » a été attribué à l’opération « Fleurs locales » qui permet de réintroduire des fleurs sauvages endémiques sur une aire d’autoroute en Haute-Savoie et en bordure d’A40. Ce partenariat, porté par les Autoroutes et tunnel du Mont-Blanc, associe l’association écologiste FRAPNA.
« Les infrastructures de demain seront plus respectueuses de la biodiversité et du territoire traversé, un apport au cadre de vie et aux paysages » résume Jean-Pierre Thibault. Un autre projet récompensé permet ainsi aux engins de franchir des cours d’eau sans modifier leur morphologie.
A noter que l’IDRRIM a contribué aux Assises de la mobilité. Les différents ateliers organisés à cette occasion doivent remettre leur copie le 13 décembre. « La mobilité, ce ne sont pas seulement les systèmes de transport, ce sont aussi les infrastructures » rappelle David Zambon, délégué général de l’IDRRIM.
Comment peuvent-elles s’adapter aux évolutions des usages et aux mutations technologiques ? L’Idrrim, Atec-ITS, TDIE, l’Union des syndicats de l’industrie routère française (Usirf), et l‘Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) viennent de lancer en novembre une étude d’un an sur ce sujet.