
Immobilier : avec la crise, les investisseurs revoient leurs priorités
Marie-Noëlle Frison | le 07/01/2021 | Logement, Tertiaire, Structures d’investissement, Bureaux, Immobilier logistique
Selon une étude menée par PwC et l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière (IEIF), les investisseurs délaissent le commerce et l'hôtellerie au profit du résidentiel et de la santé, considérées comme les classes d'actifs les plus attractives.
2019, année-record sur le plan de l’investissement et des financements, a laissé place à une année 2020 en complète rupture en raison de la crise sanitaire et économique. Voici, en résumé, les conclusions de la seconde étude sur le marché français du financement de l’immobilier des professionnels, publiée par l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière (IEIF) et PwC.
Les marchés d’immobilier d’entreprise ne sont pas épargnés par la crise. Selon l’étude, « les volumes de transactions locatives ont fortement reculé. Dans une proportion moindre, l’investissement a également diminué. Celui-ci est en recul de 40 %. Mais, à 26 milliards d’euros, il reste toutefois proche de la moyenne décennale".
Cette baisse a eu pour conséquence une nette diminution de la production de crédits en 2020 : entre - 20 % et - 40 % selon les établissements. "Ces derniers resserrent les conditions d’octroi des nouveaux crédits en ciblant les meilleurs dossiers, c’est à dire ceux qui réunissent à la fois qualité de l’actif, solidité financière des sponsors et qualité de l’état locatif de sortie. Ce mouvement de type « flight to quality », assez caractéristique des périodes de crise, devrait également voir se développer les financements des actifs « verts » et « résilients »", détaillent l’IEIF et PwC
Des gagnants et des perdants
Concernant les actifs eux-mêmes, la crise sanitaire a précipité le bouleversement de leur hiérarchie. Bénéficiant de très peu de financements, le commerce et l’hôtellerie sortent perdants de la crise et continueront à souffrir en 2021 tandis le résidentiel (géré ou non) et la santé apparaissent comme les grands gagnants. "Leur part dans les portefeuilles des institutionnels devrait croître, à condition qu’il y ait suffisamment d’offre disponible", prévoient les experts.
La logistique tire son épingle du jeu. Elle « recèle un véritable potentiel de croissance lié au mouvement de relocalisation et de digitalisation de l’économie, notamment grâce au développement du e-commerce et de la logistique urbaine », observent les auteurs.
Plus difficile en revanche de tirer des conclusions sur le bureau. « Le modèle des bureaux pose question, notamment en ce qui concerne son adaptation aux grandes tendances qui émergent (télétravail, accessibilité…) qui pourraient impacter les besoins quantitatifs et qualitatifs sur les bureaux ».
Une certitude : les acteurs du financement interrogés (1) estiment que les marchés immobiliers pourraient être transformés en profondeur sous l’impulsion des évolutions de la consommation (place du e-commerce, nouvelles habitudes en matière de déplacement), des changements en termes de mode de travail (télétravail, nomadisme, coworking…).
(1) Banque Palatine, BNP Paribas, BRED Banque Populaire, Crédit Agricole CIB, Dekabank, La
Banque Postale, LCL, Natixis, PBB, SOCFIM, Société Générale, Acofi Gestion, AEW, Allianz Real Estate, Amundi Asset Management, Aviva Investors, La Banque Postale Asset Management et SCOR Investment Partners.