Grand Paris : l’Ifsttar creuse les problématiques techniques liées aux sous-sols
L’expertise de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) en géotechnique est une nouvelle fois mise à contribution – et à l’épreuve – dans le cadre du projet du Grand Paris. Développement d’un nouvel outil de sondage, modélisation numérique des ouvrages souterrains, géothermie basse énergie… Les sujets de recherche ne manquent pas pour l’institut.
Anthony Laurent
L’adaptation au changement climatique, la transition énergétique, la révolution numérique… Les sujets des travaux de recherche de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar) embrassent, pour une grande part, des problématiques dans l’air du temps. Il reste toutefois des sujets plus « terre-à-terre » sur lesquels l’institut – qui évolue aujourd’hui pour devenir, dans quelques années, un pôle international de recherche et d’enseignement sur la « ville durable » –, continue de travailler. Parmi eux, les « multiples défis » posés par le Grand Paris ne sont pas les moins importants, à commencer par les questions liées à la qualité des sous-sols de la région.
« Les sous-sols représentent un enjeu important pour le Grand Paris. Avec la création de nouvelles lignes de métro, ce sont près de 200 kilomètres de tunnels et 70 stations qui vont voir le jour. Les premières lignes sont attendues pour la fin de l’année 2022 », rappelle Hélène Jacquot-Guimbal, directrice générale de l’Ifsttar. Et d’ajouter : « Des compétences pointues en géotechnique doivent être mobilisées dans le cadre d’un projet comme celui-ci. C’est pourquoi nos chercheurs travaillent sur le comportement des sols pour assurer la sécurité du projet. Plus précisément, nous accompagnons la Société du Grand Paris pour la conception et la sécurité des ouvrages dans le cadre du creusement du tunnel de la ligne 15 sous le quartier de La Défense. »
Utiliser les ouvrages souterrains comme échangeurs de chaleur
Les chantiers d’infrastructures souterraines – comme les tunnels et les gares enterrées – sont quelques fois émaillés d’incidents, plus ou moins graves. Que l’on songe, par exemple, à celui survenu lors du creusement de la ligne 14 à Paris : un effondrement dans une cour d’école du 13ème arrondissement (aucune victime n’a été déplorée). Si l’Ifsttar (ex-Laboratoire Central des Ponts-et-Chaussées, LCPC) a contribué par le passé à mieux faire comprendre les mécanismes de déformation des sols, l’institut travaille aujourd’hui – avec d’autres partenaires – au développement du pressiomètre, un outil de sondage et de reconnaissance des sols dont le principe a été imaginé… dans les années 1950. « Grâce aux nouvelles techniques de capteurs, cet outil présente un fort potentiel de développement. Il permet de mesurer très précisément, sur site, le comportement du sol sans risque de remaniement du terrain », indique Hélène Jacquot-Guimbal.
Entre autres thématiques de recherche, l’Ifsttar poursuit également ses travaux sur la modélisation numérique des ouvrages souterrains. En outre, l’institut continue d’œuvrer pour le développement des énergies renouvelables dans le génie civil, et notamment de la géothermie basse énergie. « Il s’agit d’utiliser les fondations et les ouvrages souterrains comme des éléments échangeurs de chaleur, permettant ainsi le chauffage ou le rafraîchissement des bâtiments », explique la directrice générale de l’Ifsttar. L’institut a également participé à l’estimation du potentiel géothermique des futures lignes 15, 16, 17 et 18.
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