GNR : le BTP demande un nouveau report de sa suppression
Les entreprises du BTP, par la voix de la FFB, de la Capeb, de la FNTP et de la CNATP, rejointes par les producteurs de matériaux de l'Unicem, voient avec inquiétude s'approcher la suppression du gazole non routier au 1er juillet prochain.
Adrien Pouthier
Après avoir lutté pour obtenir la prolongation du tarif spécial pour le gazole non routier (GNR) considéré par le gouvernement comme une niche fiscale, les entreprises avaient obtenu un report de sa suppression au 1er juillet 2021.
Las, la crise sanitaire s'est prolongée, les difficultés se sont accumulées et le BTP estime ne pas pouvoir se permettre de se passer de cet avantage dans un peu moins de quatre mois. D'autant que, pointent la FFB, la Capeb, la FNTP et la CNATP, le gouvernement ne pourra pas tenir d'ici là son engagement de mettre en place une alternative. "Les dernières hypothèses présentées par le ministère de la Transition Écologique font état d’une période nécessaire à sa mise en place de près de 24 mois. A fortiori, les deux réunions tenues avec l’ensemble des représentants de l’État et des organisations professionnelles concernées n’ont pas permis d’aboutir à une solution acceptable pour les entreprises du bâtiment et des travaux publics", ont écrit les fédérations dans un communiqué publié fin février.
De la TICPE à la RE 2020
Petit parasol dans le verre de GNR pour les fédérations, des dispositions du projet de loi "climat et résilience" comme la suppression de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) pour le transport de marchandises, viendront "renforcer l’envolée des prix des intrants dont souffrent les entreprises du BTP et leurs clients depuis décembre 2020", estiment FFB, Capeb, FNTP et CNATP.
Un argument qui a poussé l’Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction, l'Unicem, à joindre sa voix, via un communiqué du 4 mars, aux constructeurs.
"Les adhérents de l’Unicem ont conscience que l’interdiction au 1er juillet prochain du GNR est destinée à encourager les industries à « verdir » la motorisation des engins de chantiers. Or, cette évolution reste encore marginale, voire impossible à mettre en œuvre. En effet, les solutions « vertes », censées favoriser l’évolution des usages au sein du secteur, n’existent tout simplement pas à l’heure actuelle : cette offre est inexistante dans les catalogues des principaux fabricants internationaux", note l'Unicem.
L'augmentation du prix du GNR serait également "extrêmement lourde à supporter" pour les TPE/PME du secteur fragilisées par la crise, assure l'Unicem, qui, question de n'oublier aucune des revendications actuelles du secteur et de boucler la boucle, rappelle que cette augmentation "viendrait s’ajouter aux incertitudes liées à l’entrée en vigueur dans les prochains mois de la norme RE2020".
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