
Gilets jaunes : Vinci Autoroutes renonce à faire payer les automobilistes
A.F. | le 18/12/2018 | Sanef, Transports, Autoroutes, Vinci, Gilets jaunes
Face aux vives réactions, la société autoroutière a décidé de ne plus demander aux usagers de s’acquitter de leur trajet. Le groupe reconnaît que "la décision a été mal comprise".
Vinci Autoroutes renonce finalement à faire payer les automobilistes qui avaient bénéficié de l’opération « péage gratuit » mise en place par le mouvement des gilets jaunes.
Vinci avait demandé aux usagers de ses autoroutes s’acquitter du péage et de le faire de façon différée. Et d’assurer qu’elle n’appliquerait pas l’amende prévue par la loi (Grenelle 2). Le groupe envisageait d’utiliser les images des caméras de vidéosurveillance et de puiser dans le fichier des cartes grises pour se faire rembourser.
« Cette procédure, sans doute insuffisamment expliquée, donc mal comprise, a suscité depuis hier un grand nombre de réactions négatives », a indiqué le groupe dans un communiqué. Vinci Autoroutes a donc décidé d’annuler son application.
Une rencontre avec Elisabeth Borne
La société autoroutière et ses concurrentes (Eiffage, Sanef…) touchées, elles aussi, par les dégradations provoquées par le mouvement des gilets jaunes doivent s’entretenir dans la soirée avec la ministre des Transports, Elisabeth Borne. Plusieurs barrières de péage ont notamment été pillées et incendiées. Pour Vinci, le préjudice est estimé à « plusieurs dizaines de millions d’euros ».
« L’objectif de la réunion de ce soir, c’est de faire le point avec eux sur les dégradations qu’elles ont subies et sur la façon dont nous allons assurer un retour à la normale à la veille des départs en vacances de Noël », a fait savoir la ministre.
Alors que François de Rugy, le ministre de la Transition écologique et solidaire, avait estimé le lundi 17 décembre que « l’Etat allait sans doute devoir payer une grande partie de la facture », Elisabeth Borne s’est montré plus circonspecte. Selon le ministère, la jurisprudence tendrait à démontrer que la prévisibilité des débordements épargnerait les finances publiques, compte tenu des circonstances.