Gilbert Meyer Maire de Colmar « Le point d’orgue d’une stratégie longue »
le 15/03/2013 | Haut-Rhin, Collectivités locales, Etat, Bas-Rhin, France entière
Comment justifier un investissement lourd dans la culture, en temps de crise ?
À la notion de crise, j’oppose l’idée d’une dynamique. Mais pour soutenir une telle vision, on ne peut se contenter d’un seul projet, aussi important soit-t-il. L’extension du musée Unterlinden vient en point d’orgue d’une stratégie longue, qui se décline dans l’animation et les équipements. Il y a 10 ans, la rénovation du théâtre municipal avait mobilisé 33 millions de francs d’investissements, un chiffre que l’on retrouve aujourd’hui en euros pour l’opération Unterlinden. Chiffré à 4,5 millions d’euros, mon premier chantier culturel, la restauration de l’église Saint-Matthieu, a offert il y a 15 ans un cachet supplémentaire au festival international de musique. Les 10 ans de réflexions qui ont précédé le lancement du projet Unterlinden ont abouti au bon moment, pour en faire le dossier culturel phare du contrat de projets Etat Région.
Quel plus apporte une signature architecturale de renommée mondiale ?
Je ne mésestime pas la compétence des architectes locaux. Mais sur un tel projet, une signature locale n’aurait pas permis de doubler la fréquentation pour atteindre les 320 000 visiteurs par an : nous avons fixé cet objectif minimal par convention avec la société Schongauer, mais je pense que nous atteindrons les 450 000. Après le concours, j’accorde toute ma confiance à l’équipe mondialement reconnue : je me bats pour le respect du calendrier, jamais sur le contenu du projet. Quand il a fallu trancher entre mes services et les architectes, j’ai presque toujours retenu l’avis de ces derniers.
En quoi ce projet concourt-il à l’attractivité de Colmar ?
Le projet Unterlinden s’inscrit dans un centre-ville totalement relooké et facile d’accès. Sur le plan économique, les premiers de la classe se remarquent : le magazine Capital classe Colmar en tête des 112 villes de plus de 50 000 habitants, du point de vue de l’attractivité fiscale. Dans le cadre des discussions sur le conseil unique d’Alsace, les experts soulignent le rayonnement à 360 ° qui caractérise Colmar, par opposition aux deux plus grandes villes : Strasbourg, limitée à 180° par le Rhin, et Mulhouse, absorbée par le pôle bâlois. Le succès de l’offre foncière dégagée par l’agglomération témoigne de ce rayonnement.