Génie civil Travaux souterrains 1997 l'année noire
Jean-Michel Gradt, Guillaume Delacroix, Bertrand Escolin, Véronique Moncel, Laurent Miguet, Bernard Reinteau | le 18/04/1997 | Travail, Collectivités locales, Transports, France , Rhône
Sommaire du dossier
Pour Robert Longelin, président du Syndicat des entrepreneurs de travaux souterrains et nouveau vice-président de l'Aftes (Association française des travaux en souterrain), l'urgence consiste à faire comprendre aux maîtres d'ouvrage que le secteur, qui s'est suréquipé au début des années 90, a besoin d'un lissage des courbes d'investissement. De plus, la plupart des grands chantiers engagés en 1994, comme Eole, Météor, l'A14, le boulevard périphérique nord de Lyon ou certains projets du SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne), touchent à leur fin. « Sans disposer encore de statistiques définitives, je dirais qu'en valeur, les travaux souterrains ont généré moins de 5 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1996, contre 6 en 1995. En 1997, la chute sera de 20 % au minimum », explique-t-il. En effet, si l'on excepte les tunnels autoroutiers (environ 1 milliard de francs par an), les programmes du SIAAP et le lancement du VAL (véhicule automatique léger) de Rennes, les nouveaux chantiers ne compenseront pas la décrue du marché. De plus, la tendance au basculement vers le sud de la France des principaux marchés se confirme (gare souterraine de Monaco, tunnels du TGV Méditerranée, A20, A75, A89, etc.), après un long monopole des chantiers parisiens.
Autre difficulté de taille : les pertes qui peuvent être quasiment infinies au regard de la valeur des contrats. Exemples : la traversée souterraine de Toulon, bloquée et réévaluée à 700 millions de francs après l'effondrement d'une voûte. Mais c'est sur Eole qu'elles sont les plus lourdes, notamment pour la gare Saint-Lazare/Condorcet où elles égaleraient le montant du marché...
Reste l'export où les entreprises françaises s'illustrent (1 milliard de francs environ l'an dernier) mais où la concurrence est vive. En France, il faut attendre la perspective de la ligne B du VAL de Toulouse, en 1999. « Mais, sans références sur le marché intérieur, notre avance technologique risque de faire long feu », ajoute Robert Longelin. Conséquence : le Syndicat et l'Aftes ne comptent désormais que sur eux-mêmes pour promouvoir leur spécialité, pourtant promise à un bel avenir, auprès des donneurs d'ordre.
DESSIN
POUR INFO : CHIFFRE D'AFFAIRES : 6 milliards de francs en1995, 5 milliards en1996 (estimation).
NOMBRE D'ENTREPRISES : 40
EFFECTIFS : 10 000 salariés.
TENDANCE 1997 : à la baisse (-20%)