
Fibre optique: le grand méli-mélo du raccordement au client
Christian Robischon (Bureau de Strasbourg du Moniteur) | le 07/04/2021 | Infrastructures, Travaux publics, Grand-Est, Fibre optique, Sous-traitance
La cascade de sous-traitances qui caractérise l’installation finale du très haut débit chez le particulier entraîne une autre accumulation, celle des mécontentements qui remontent à des élus impuissants. Pour en sortir, les professionnels de l’installation électrique ont les solutions : la limitation de cette sous-traitance à deux rangs et la qualification des entreprises intervenantes.
Dites Stoc et le sang des élus locaux ne fera qu’un tour. La « sous-traitance d’opérateur commercial » désigne le mode opératoire par lequel ce dernier (Orange, SFR, Free, Bouygues Télécom, etc.) confie à une entreprise extérieure le soin de raccorder les derniers mètres de fibre optique au client particulier…
Or, ce soin fait justement défaut, à en juger par les remontées des mécontentements. Celles-ci ont pris de l’ampleur ces derniers mois. « Festival d’équipements fracturés ouverts aux quatre vents, de câbles emmêlés comme des plats de nouille et de clients débranchés à tort : le mode Stoc a tout ravagé sur son passage » tonne l’Avicca, l’Association des Villes et Collectivités pour les Communications électroniques et l’Audiovisuel.
Le syndicat mixte Doubs THD en charge du déploiement du réseau dans ce département estime que « les trois-quarts des points techniques (shelters, armoires, boîtiers de branchement) nécessitent des reprises coûteuses de plusieurs millions d’euros ». « Les problèmes ne se rencontrent que sur ces derniers mètres, il est inadmissible que cette phase finale vienne entraver le bon déploiement que nous avons veillé à garantir par ailleurs », s’indigne à son tour Franck Leroy, vice-président en charge du très haut débit de la région Grand Est. Cet élu relève notamment les surcoûts des réparations des sous-répartiteurs optiques dégradés par les interventions défectueuses.
Si les collectivités montent tant au créneau, c’est qu’elles ont investi massivement dans l’amont du raccordement final (200 millions d’euros dans le Doubs, près de 2 milliards d’euros en Grand Est), pour constituer un réseau d’initiative publique (RIP) dans les zones, majoritaires en France(1), où l’initiative privée ne s’est pas aventurée. De plus, les élus, les maires en premier lieu, deviennent le réceptacle des remontrances du citoyen courroucé, sans y être pour rien. La collectivité ne se trouve qu’au bout d’une chaîne aux maillons multiples : initiatrice du réseau d’initiative publique (RIP), elle en confie le déploiement à un opérateur d’infrastructure OI), tel Altitude Infrastructure dans le Doubs ou les groupements Losange et Rosace menés par NGE dans le Grand Est. Les entreprises de TP mandatées par ces OI interviennent jusqu’au nœud de raccordement optique puis au sous-répartiteur optique (ou point de mutualisation) situé en général à quelques centaines de mètres du logement.
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Colomban N
07/04/2021 16h:10
Cela fait longtemps que c'est du n'importe quoi au niveau des Telecom, C'était déjà n'importe quoi avec l'ADSL, nous ne voyons pas pourquoi cela aurait changé avec la fibre optique. Sous traitant de sous traitant en chaine, pour se retrouver sur le terrain avec des gens qui n'ont aucune compétence et qui qui n'ont surtout strictement aucun encadrement ... Un tournevis, une pince, un testeur, un lecteur, un GPS et une fourgonnette de location ... Résultat, un câblage très approximatif, des branchements erratiques ... Et des clients mécontents qui ne savent même pas à qui s'adresser ...