FFB : une crise et une relance pour Olivier Salleron
Le nouveau président prend ses fonctions alors que l'activité du bâtiment devrait chuter de 18% cette année face à la crise du coronavirus. Sa principale mission sera de porter des propositions pour relancer le secteur.
A.P avec AFP
En 2020, "le bâtiment devrait chuter de 18% (et) ça serait 120.000 emplois en danger", a annoncé le nouveau président de la Fédération française du bâtiment (FFB), Olivier Salleron, lors de sa première conférence de presse.
C'est la première fois que la fédération évalue aussi précisément les conséquences de la crise du coronavirus et du strict confinement décrété en France entre mars et mai pour éviter la propagation de la maladie.
Les mesures sanitaires restent au coeur des inquiétudes du secteur, malgré la reprise quasi complète des chantiers (17% des entreprises se trouvent encore en activité réduite et 5% toujours à l’arrêt), car elles coûtent cher. Elles "sont aujourd'hui (...) très largement supportées simplement par les entreprises" plutôt que leurs clients privés ou publics, a prévenu M. Salleron."Aujourd'hui, les entreprises travaillent à perte, elles perdent du pognon", a-t-il insisté.
Le gouvernement a pourtant pris des mesures présentées comme des aides au secteur, à l'occasion du nouveau budget de crise examiné cette semaine à l'Assemblée. Il a annulé plusieurs mois de charges pour les petites entreprises ayant subi une chute de leurs revenus - une mesure qui va d'ailleurs au-delà du seul bâtiment - mais le secteur en veut plus et exige une suppression générale cette année.
Des propositions pour la relance
Plus largement, le secteur et le gouvernement sont en désaccord sur le calendrier de mesures dédiées au bâtiment. Celui-ci les veut dès maintenant, mais l'exécutif les réserve pour un grand plan de relance à l'automne.
A ce titre, la fédération a présenté son propre plan, évalué à cinq milliards d'euros par an, qui se fixe pour objectif la construction annuelle de 500 000 logements neufs et la rénovation de 500 000 autres.
Pour ce faire, il prévoit d'abord d'élargir les aides destinées aux particuliers en matière de rénovation.
Ainsi la FFB demande-t-elle notamment que MaPrimeRénov' soit portée à 400 €/m² "pour tous les ménages" avec la réintégration des 9e et 10e déciles et qu'elle couvre à nouveau l'installation de chaudières au gaz THPE,
Une mesure que la FFB chiffre à 1,9 Md€ par an.
Autre proposition forte : le retour de la TVA à 5,5% pour tous les travaux (1,4 Md€ par an).
Etant entendu que la relance passera par la construction et l'acquisition de logements, la FFB demande un élargissement du PTZ, porté à 40% du montant d'opération pour les zones B2 et C dans le neuf et pour les zones A et B1 dans l'ancien avec travaux (0,6 Md€ par an), une fiscalité plus légère et plus lisible pour l'investissement locatif privé et un assouplissement des conditions d'octroi de prêts immobiliers.
Enfin, la FFB attend toujours le choc de simplification administrative (réduction des délais d'instruction des permis de construire, dématérialisation, relèvement du seuil des appels d'offres).
La mise en place de ces mesures de relance entraînerait le recrutement de 150 000 personnes d'ici 2023 selon la fédération.
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