Fessenheim : le démantèlement dans cinq ans
Les travaux de démantèlement de la centrale nucléaire de Fessenheim débuteront en 2019, selon le calendrier présenté mercredi à Strasbourg par Jean-Michel Malerba, le délégué interministériel à la fermeture de la centrale alsacienne.
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
\ 14h58
Christian Robischon ( Bureau de Strasbourg du Moniteur)
Leur coût estimé se situe à 500 millions d’euros, soit la somme provisionnée à ce jour par EDF, a rappelé Jean-Michel Malerba. L’opération concerne deux réacteurs de 900 mégawatts chacun.
EDF, maître d’ouvrage, devra déposer un dossier de démantèlement au plus tard en août 2017. Cette échéance découle du projet de loi sur la transition énergétique. Le texte prévoit le dépôt d’un tel dossier dans les deux ans qui suivront la « proposition » de fermer Fessenheim. Celle-ci devra être présentée par EDF au plus tard en août 2015, en compensation de la création de l’EPR de Flamanville de façon à plafonner la capacité de production nucléaire française à son niveau actuel de 63,2 gigawatts.
Une enquête publique et une « validation » par l’Autorité de sûreté nucléaire précéderont le décret d’approbation du démantèlement, selon le processus présenté le 9 juillet.
Le gouvernement maintient de son côté l’objectif d’un arrêt de production de Fessenheim à fin 2016, juste avant les prochaines présidentielles.
50 millions de travaux sur le réseau électrique alsacien
En parallèle, RTE engagera 50 millions d’euros de travaux en 2015 et 2016 pour adapter le réseau électrique alsacien à la fermeture de Fessenheim et ainsi maintenir le niveau et la qualité d’alimentation. Trois chantiers sont prévus. La construction de deux transformateurs-déphaseurs au poste de Mulhbach proche de la centrale mobilisera à 25 millions d’euros, afin de répartir équitablement la charge entre les différentes lignes. Le poste de Scheer (Bas-Rhin) augmentera sa capacité pour 12 millions d’euros. Trois condenseurs et une « self » (installation de réduction de pression du réseau) installés sur divers postes permettront la régulation de tension qu’assure aujourd’hui Fessenheim.
Ces différents travaux prendront probablement place dans des marchés-cadres nationaux usuels de RTE. « Ils sont totalement réalisables d’ici à fin 2016 », souligne Patrick Bortoli, directeur de RTE-Est.
L’arrêt de Fessenheim fera passer l’Alsace d’un excédent à un déficit de production de l’ordre de 30 % par rapport à sa consommation. « Mais son interconnexion avec les lignes 400 000 volts des régions voisines ainsi qu’avec l’Allemagne et la Suisse lui évitera tout manque d’électricité », assure Patrick Bortoli.
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