«Face à l’urgence climatique, il est impératif de réorienter projets et investissements», Nicolas Mayer-Rossignol, président de la métropole Rouen Normandie
Alors que s’est terminée le 10 octobre la deuxième édition de « Rouen Métropole, capitale du monde d’après », Nicolas Mayer-Rossignol, maire (PS) de Rouen et président de la métropole Rouen Normandie (500 000 habitants) explique au Moniteur ce qui change pour les projets en cours depuis que la métropole a déclaré l’urgence climatique en fin d’année dernière.
Propos recueillis par Emmanuelle Lesquel (Bureau de Lille du Moniteur)
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Propos recueillis par Emmanuelle Lesquel (Bureau de Lille du Moniteur)
La métropole a déclaré fin décembre 2020 l’état d’urgence climatique, qu’est-ce que cela implique ?
Faire face à l’urgence climatique ne veut pas dire moins d’investissements ou de projets, au contraire, mais il est impératif de les réorienter et de les prioriser. Une des premières conséquences a ainsi été la sanctuarisation de 60 ha de forêt sur le Madrillet. Nous avons aussi choisi, après concertation, de ne pas financer le projet national du contournement Est de Rouen.
En parallèle, notamment pour financer de gros projets d’aménagements, nous avons augmenté nos investissements. Ils vont passer pour la Métropole de 200 millions d’euros à 300 millions d’euros par an et pour la ville de 20-25 à 35-40 millions d'euros par an.
Qu’en est-il du développement du quartier Flaubert ?
Suite à l’accident de Lubrizol, nous avons relancé une concertation. Terminée en juin elle a été très utile pour repenser l’écoquartier. Au final, environ un sixième de la zone [90 ha, NDLR] sera sanctuarisé pour en faire un espace tampon entre le quartier et la zone industrielle. Tout le projet est porté par la paysagiste Jaqueline Osty. Notre objectif désormais est de développer des projets tout en essayant d’atteindre le zéro artificialisation nette (ZAN).
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N’allez-vous pas manquer de foncier ?
Non, car nous misons sur la revitalisation de friches tout en travaillant à en éviter de nouvelles. Par exemple, sur le quartier Saint-Sever, qui possède de nombreux bureaux inoccupés, nous travaillons à la naissance d’un nouveau quartier d’affaires rive gauche qui évitera de laisser une friche se développer en cœur de ville. Pour cela nous rachetons des locaux, voir des immeubles entiers pour les réhabiliter. C’est un très gros projet permettant de refaire la ville sur la ville. En parallèle, la réindustrialisation de friches dans la zone Seine Sud est bien amorcée avec notamment la ZAC du Halage qui offre déjà 20 ha de foncier pour des activités économiques. Nous travaillons aussi à la réappropriation des bords du fleuve et des îles.
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