ENTRETIEN JEAN RIVIERE « Former est une obligation » Le président de la chambre de métiers du Rhône (et de la chambre régionale) évoque ses priorités.
PIERRE DELOHEN | le 07/02/1997 | Rhône, Apprentissage BTP, France , Collectivités locales, Artisans
Pourquoi avez-vous ouvert une troisième antenne ?
jean rivière.Sur 22 500 entreprises artisanales dans le Rhône, 7 500 sont en dehors du Grand Lyon. Après Tarare et Villefranche-sur-Saône, nous poursuivons la mise en place d'un réseau fondé sur des services de qualité, et surtout de proximité, avec l'ouverture de l'antenne de Givors.
La formation reste une préoccupation majeure.
La formation initiale est une obligation dans une conjoncture aussi difficile. On parle de chômage alors qu'on manque de jeunes en apprentissage, en maçonnerie par exemple, milieu urbain et milieu rural confondus. Pourtant, dans le Rhône, on note une forte croissance des contrats d'apprentissage : + 47 % entre 1993 et 1996, avec + 22 % entre 1995 et 1996. Pour le bâtiment, les artisans seuls sont 3 219 dans le Rhône et 16 604 en Rhône-Alpes. Nous les encourageons à embaucher des jeunes ; nous les guidons dans la jungle des mesures administratives. Quant à la formation continue, la chambre offre une panoplie de formations, seule ou en relation avec les organisations professionnels telle la CAPEB.
Où en est l'opération transmission/reprise d'entreprise ?
Pour la quatrième année consécutive, nous mettons en place une aide à la transmission avec la constitution d'un fichier de cédants et d'un fichier de repreneurs, les seconds étant supérieurs aux premiers. En 1995, notre action s'est traduite par six cents mises en relation, concrétisées par soixante-cinq reprises totales : le niveau ne cesse d'augmenter. Alors que les pouvoirs publics incitent à la création d'entreprise, nombre d'entreprises viables ne sont pas transmises, faute le plus souvent de l'impréparation des cédants. Nous sensibilisons plus spécialement les artisans de plus de 55 ans sur la cession future de leur entreprise, et les invitons à ne pas la dévaloriser au fil du temps en cessant toute embauche et tout investissement.
De nouveaux marchés s'ouvrent aux artisans du bâtiment.
La chambre de métiers a participé à sensibiliser les artisans à pénétrer les marchés publics par le biais des Opah comme à Saint-Forgeux (réhabilitation d'un immeuble de dix logements et construction de quatre maisons), et Courzieux (construction de six logements). Hélas ! les financements d'accompagnement sont épuisés.