Energies marines renouvelables : le temps de l’expérimentation
Les premières rencontres sur les énergies marines renouvelables (EMR) et leur acceptabilité sociale ». Thème d’un colloque qui se tenait le 20 juin à Caen et qui offre l’occasion de faire le point sur une source d’énergie renouvelable dont la réalité et les intérêts sont réels, mais cannibalisés par le sujet de l’offshore éolien.
Timothée Bongrain
Au-delà des appels d’offres – l'un récent et l'autre à venir – sur l’éolien offshore, les EMR représentent une somme de différentes technologies, dont la France pourrait tirer profit aussi bien au niveau de son territoire, favorable à l’exploitation de l’ensemble de ces technologies, que pour la constitution de filières industrielles, comme l’a rappelé, en ouverture, Yann Hervé de Roeck, directeur général de France Energies Marines, institut créé en 2009.
Si ces technologies sont « à des niveaux de développement très différents », elles possèdent toutes des perspectives encourageantes et certaines sont à l’aube d’un développement industriel. À commencer par l’éolien offshore flottant, qui possède l’avantage de lever des contraintes d’usage, et qui pourrait connaître un développement rapide grâce aux connaissances accumulées par l’exploitation pétrolière et ses plateformes (semi-submersible, Spar, ou TLP).
Le Français Technip, entre autres, est d’ailleurs présent sur l’un des 2 seuls projets actuellement en fonctionnement, le projet Hywind en Norvège.
L’énergie marémotrice est déjà une réalité en France avec l’usine de la Rance, qui fonctionne depuis 1967 et produit 500 GWh/an actuellement. D’autres projets sont à l’étude, notamment dans les zones anthropisées.
S’agissant des hydroliennes, qui exploitent les courants de marée et peut-être bientôt les courants océaniques, elles sont également promis à devenir réalité avec comme avantage l’absence d’intermittence. Les projets, comme ceux d’EDF (OpenHydro de Paimpol-Bréhat) ou de GDF Suez, sont nombreux et des avancées technologiques sont attendues très prochainement.
Beaucoup de concepts sont en concurrence en matière d’énergie houlomotrice, qui bénéficie d’une grosse prédictibilité (malgré l’intermittence), mais la fiabilité du système est une condition sine qua non à son développement.
Enfin, le potentiel de l’énergie thermique des mers est bien réel, mais il se heurte à la difficulté technique et financière de transporter de l’énergie sur de longues distances.
Si le temps de la réflexion est derrière et que les incitations, notamment grâce au tarif d’achat (qui reste bien en deçà de celui pratiqué au Royaume-Uni) sont en place, le temps est aujourd’hui à l’action, avec de très nombreux sites d’essais et sites pilotes pour les filières en voie d’industrialisation. Et des projets de recherche pour les autres.
De quoi justifier pleinement un colloque, le premier sans doute d’une longue série…
Energies marines renouvelables : le temps de l’expérimentation
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