Énergie-climat : le pacte européen diversement accueilli
Réunis toute la semaine du 20 octobre à Bonn, les pays membres de la Convention de l’ONU sur le climat ont peu progressé dans la rédaction du premier accord mondial pour lutter contre le réchauffement climatique. À un peu plus d’un an de l’échéance de la COP21 à Paris, c’est désormais à la conférence de Lima en décembre de devoir déboucher sur un avant-projet de texte.
Une décision devra notamment être prise sur la nature des engagements que prendront les pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), a rappelé vendredi 24 octobre Elena Bardram, porte-parole de l’Union européenne à Bonn. L’accord européen sur le paquet énergie-climat 2030 conclu dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 (notre article) a été diversement commenté à Bonn.
Si Christina Figueres, la responsable climat à l’ONU, a « applaudi (...) un élan précieux vers l’accord mondial de Paris en 2015 », de nombreux pays, autres qu’européens, et toutes les ONG ont réservé un accueil plus mesuré et parfois très critique au pacte européen. « Ce que nous demandons aux pays développés, c’est une réduction de 40 à 45 % de leurs émissions d’ici à 2020 », a, par exemple, indiqué Seyni Nafo, porte-parole du groupe Afrique, qui dit toutefois « apprécier d’avoir un engagement clair et dès maintenant ». « Je ne suis pas sûr que les États-Unis, le Canada, le Japon en feront autant (...) », a ajouté le négociateur malien.
Au niveau européen aussi, les commentaires sur le paquet énergieclimat 2030 sont divers. Les États membres jugent évidemment l’accord ambitieux, voire très ambitieux. À noter que la Pologne annonce avoir remporté la partie en obtenant les contreparties demandées.
En revanche, les ONG le jugent décevant et pas à la hauteur des enjeux.
Quant à l’industrie, elle segmente sa position. L’association européenne Eurelectric accueille ainsi favorablement l’objectif de réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030. L’UFE est sur la même ligne en se félicitant qu’un système ETS « efficace et réformé (soit) l’outil central pour atteindre cet objectif ».
Côté ENR, il en va tout autrement. Les associations européennes de l’éolien (EWEA), du photovoltaïque (EPIA) mais aussi française comme le SER sont déçues par l’objectif de 27 % d’ENR dans la consommation finale d’énergie. L’objectif adopté « est sous-dimensionné par rapport aux investissement passés (…) », a indiqué Jean-Louis Bal, président du SER. Concernant l’objectif en matière d’efficacité, l’UFE « regrette que le Conseil n’ait pas privilégié une approche de l’efficacité énergétique sous l’angle de l’effort à poursuivre en termes d’amélioration de l’intensité énergétique plutôt que sous l’angle d’une réduction des consommations d’énergie en tant que telles ».
Énergie-climat : le pacte européen diversement accueilli
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