En Seine-Saint-Denis, le village olympique se débarrasse de ses pylônes électriques
En Seine-Saint-Denis, RTE entame le démontage de 27 pylônes, marquant ainsi l’achèvement d’un chantier exceptionnel de mise en souterrain de lignes à très haute tension et la mise à disposition de 81 hectares dans une zone urbaine extrêmement dense.
Stéphanie Frank
La vue sur la Seine depuis le village des athlètes sera bientôt libérée : le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, RTE, a entamé mardi 30 mai le démantèlement des deux pylônes de 35 m de haut situés juste devant le bâtiment nord. Une étape décisive pour le futur site olympique : « cela nous permettra d’aménager certains espaces publics, notamment la place olympique sur laquelle se fera l’accueil des athlètes », indique le directeur du village des athlètes pour la Solideo, Henri Specht.
Couper la tête
Le démontage se fait en plusieurs phases car la proximité immédiate des bâtiments du village rend impossible une dépose en un seul tenant. Chaque structure d’acier de 20 t est donc divisée en trois parties. Une grue maintient la tête via des élingues pendant que cinq « lignards » de RTE la déboulonnent. Une fois libérée, elle est soulevée et posée au sol où elle sera découpée. Ce sera ensuite le tour de la partie médiane, puis de la base. La totalité des aciers des pylônes et des câbles seront ensuite recyclés.
Du câble à la corde
Mais avant cela, il a fallu déposer les lignes aériennes : ici aussi, l’opération était rendue délicate par l’environnement fortement urbain mais aussi par le poids des câbles : 1,5 kg d’acier/m. L’astuce ? « Nous les avons remplacés progressivement par des câbles de plus en plus fins et légers jusqu’à arriver à une cordelette », explique Béatrice Laurent, responsable lignes aériennes chez RTE Ile-de-France. Il ne reste plus ensuite qu’à rembobiner cette cordelette, une opération réalisée de nuit, en quelques minutes.
Enfouissement des lignes
Cet aboutissement n’aurait pas pu avoir lieu sans la mise en souterrain des quatre lignes aériennes de 225 000 volts qui traversaient Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis et Villeneuve-la-Garenne sur 15 km. Un environnement exceptionnellement dense qui a dicté le choix, exceptionnel lui aussi, de percer un tunnel de 2,5 km le long de la Seine. Le tunnelier Ambre est sorti de terre voici un an et le tunnel est maintenant en cours d’aménagement. « Nous déroulons les câbles depuis janvier et deux lignes sont maintenant en service », explique Pierrick Tanguy, directeur Ingénierie chez RTE Ile-de-France.
Puits de 50 m
Les deux autres lignes sont en cours d’installation. Pour les raccorder au poste électrique, situé à l’extérieur, les équipes de RTE doivent les faire monter tout le long de la paroi du puits, une opération particulièrement délicate en raison du poids des câbles et de la profondeur du puits qui atteint 50 m. Ces lignes alimentent 800 000 foyers du nord de Paris ainsi que la gare du Nord et la ligne 13 du métro.
Ecoquartier
Le démontage des 27 pylônes de RTE libérera 81 hectares pour les collectivités avoisinantes. Les géants d’acier laisseront ainsi place aux derniers aménagements du village olympique, à l’écoquartier fluvial de L’Île-Saint-Denis et à des logements, écoles et commerces. Un projet à 95 M€ financé par la Solideo (34 %), RTE (31 %), la Métropole du Grand Paris (20 %) et la commune de Villeneuve-la-Garenne (15 %), fortement accéléré, sinon rendu possible, par l’échéance olympique.
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