
En Midi-Pyrénées, le bâtiment reste sous tension
Christiane Wanaverbecq (Bureau Sud-Ouest du Moniteur) | le 30/09/2013 | France , Haute-Garonne
Affectées par la crise avec une perte des effectifs salariés et une augmentation des défaillances, les professionnels du bâtiment de Midi-Pyrénées étaient réunis le 27 septembre pour leur premier congrès régional depuis douze ans.
Une perte des effectifs de près de 4 % entre juin 2012 et juin 2013 dans le secteur du bâtiment et des travaux publics, une augmentation de 33 % des défaillances d'entreprises ou encore, en ce qui concerne les déclarations de TVA, une baisse de 10 % des travaux de rénovation et de logements social, font partie des chiffres présentés par la fédération régionale du bâtiment de Midi-Pyrénées lors de son congrès régional le 27 septembre à Toulouse (Haute-Garonne).
Organisé pour la première fois depuis douze ans, le congrès, pensé pour « faire entendre la voix du BTP », a réuni les représentants des huit fédérations départementales du BTP en Midi-Pyrénées, mais aussi les partenaires et fournisseurs, ainsi que les principaux donneurs d'ordre d'un secteur « en grande détresse». « Malgré les progrès faits dans les délais de paiement ou encore dans la résolution de la question de l'auto-liquidation de la TVA, la situation est préoccupante », a confirmé Bruno Dumas, président de la fédération régionale du bâtiment, qui a regretté « le manque de stabilité fiscale et l'absence de visibilité. La confirmation par le conseil régional de Midi-Pyrénées du maintien des investissements avec 500 millions d'euros programmés entre 2015 et 2019 n'a rien changé à l'inquiétude de la profession.
Risque de déstructuration du système du BTP
Même le propos plus optimiste de Marc Chapuis, nouveau secrétaire général des affaires régionales de la préfecture de Midi-Pyrénées, qui a annoncé une augmentation de 13 % de la vente de logements neufs et des carnets de commande en légère augmentation, n'a rien changé à la morosité d'une profession frappée par la concurrence des entreprises étrangères.
«Nous souhaitons plus de contrôles pour vérifier que les salariés de ces entreprises soient bien détachés et que les charges sociales soient payées. Sinon, je crains que les entreprises n'aient d'autres choix que d'utiliser cette main-d'œuvre peu chère pour baisser leurs coûts et remporter des marchés », a martelé le président de la fédération régionale du bâtiment.
Parmi les invités du congrès était présent Jacques Chanut, président de la fédération régionale du bâtiment de Rhône-Alpes mais aussi vice-président national en charge du conseil des régions. Son tour de France lui a permis de constater que la situation de la région Midi-Pyrénées n'était pas unique.
« Ailleurs, je constate les mêmes disparités entre les métropoles, où se concentre l'activité, et les départements plus ruraux. Plus inquiétante est la faible capacité de résistance des entreprises en termes de trésorerie », a-t-il déclaré. Quant à la concurrence déloyale, elle n'est pas non plus le propre de la région Midi-Pyrénées : « Nous voulons que cette question soit abordée lors des prochaines élections européennes. Nous allons d'ailleurs interpeller tous les candidats sur le sujet des différences en termes de droit du travail. Car un système à deux vitesses est en train de s'installer et de déstructurer tout le secteur du BTP », s'exclame-t-il.