En Dordogne, la justice annule le chantier de déviation de Beynac
Jessica Ibelaïdene avec AFP | le 09/04/2019 | Dordogne, Travaux routiers, Droit de l'environnement
Suspendu par le Conseil d'Etat en décembre, le chantier de déviation de Beynac, dans la vallée de la Dordogne vient d'être annulé par le tribunal administratif de Bordeaux.
Nouveau rebondissement pour le chantier de déviation de Beynac, en Dordogne. Le 9 avril, le tribunal administratif de Bordeaux a annulé le projet de contournement controversé. Une décision qui arrive quelques mois après celle du Conseil d'Etat qui avait suspendu les travaux fin décembre.
Le tribunal administratif n'a pas suivi l'avis du rapporteur public et estime que ce projet, porté par le département, "ne répond pas à une raison impérative d'intérêt public, présentant un caractère majeur". Il enjoint au conseil départemental de "procéder à la démolition des éléments de construction" déjà réalisés sur le chantier et à remettre en état les lieux. Car les travaux avaient démarré début 2018. Deux piles de pont ont notamment été réalisées.
Cristallisation des oppositions
Le contournement de Beynac est un dossier de plus de 30 ans. Réapparu dans les années 2000, il a cristallisé les oppositions de défenseur de l'environnement et du patrimoine, parmi lesquels Stéphane Bern, et des élus locaux. Evalué à plus de 32 millions d'euros, cette déviation de 3,2 km autour du village de Beynac-et-Cazenac, comprend aussi deux ponts et un pont-rail, dans une vallée touristique parsemée de châteaux.
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Les partisans du projet invoquaient en priorité des arguments de circulation routière, de sécurité, de nuisances, pour le bourg de Beynac (550 habitants). De leur côté, les opposants n'y voyaient qu'un problème estival, durant la saison touristique, et dénonçaient l'impact environnemental et paysager dans la vallée de la Dordogne.
D'autres étapes judiciaires à venir
"Je suis très heureux pour les amoureux de la Dordogne, a déclaré à l'AFP Stéphane Bern. C'était prévisible, c'était espéré pour tous les défenseurs du patrimoine, tous les défenseurs de l'écologie", a-t-il ajouté déplorant "une gabegie des deniers publics scandaleuse". "J'espère qu'au bout du compte cela va protéger cette magnifique vallée", a-t-il conclu, en référence à d'autres étapes judiciaires à venir.
"Cette décision est ubuesque. Ce chantier a démarré avec toutes les autorisations nécessaires", a réagi pour sa part Germinal Peiro, le président (PS) du département. Il déplore une décision "méprisante pour les élus et la population du monde rural. L'intelligentsia ne s'intéresse au monde rural que pour y passer des vacances". Il affirme par ailleurs à l'AFP que sa "volonté de poursuivre le projet est intacte. Nous prendrons toutes les mesures adaptées pour cela. Nous ferons soit appel, soit nous lancerons une nouvelle procédure de zéro".
le piaf
10/04/2019 10h:04
On a bien fait le viaduc de Millau...Pourquoi refuser BEYNAC? Les Ponts seraient-ils si affreux? Les écologistes préfèrent attendre un mort peut-être? Circulation excessive dans un petit village comme cela...Cela risque se produite Non?