
Economie et paysage : rendez-vous trinational à Bâle
Laurent Miguet | le 12/09/2014 | Architecture, International
Sur le thème de « l’importance économique du paysage pour la région métropolitaine bâloise », la fédération suisse des architectes paysagistes (BSLA) réunit le 24 octobre son troisième congrès thématique annuel dans la capitale de la Suisse du Nord-Ouest, en phase de mutation dans son aire d’influence trinationale.
Hôte du congrès de paysagistes qui se réunit à Bâle le 24 octobre, IBA-Basel 2020 s’appuie sur la fédération suisse des architectes paysagistes (BSLA) pour favoriser l’émergence de projets architecturaux et urbains transfrontaliers, conformément à sa mission résumée en un slogan : « Au-delà des frontières, ensemble ». Engagée au début de la décennie, la phase de présélection des projets justifie le partenariat : « Les compétences paysagères dominent 20 des 43 dossiers présélectionnés en vue d’une mise en œuvre jusqu’en 2020 », note Salomé Mall, chef de projet chez IBA jusqu’à cet été. « Rhin mon amour » figure parmi les plus emblématiques : sur 100 km, les collectivités et propriétaires privés associés espèrent établir une continuité dans les circulations douces, sur les rives du fleuve réparties entre les trois pays.
Quatre angles de vue
Thème de l’édition de cette année, « l’importance économique du paysage pour la région métropolitaine bâloise » s’inscrit dans un cycle engagé en 2012 : « La première année sur le thème du voyage, nous nous sommes imprégnés des enjeux, grâce à la réunion du congrès dans un bateau. Cela nous a amenés à retenir les sujets centraux des années suivantes : eau, nature, ville et économie, symbolisés par les couleurs bleue, verte, grise et noire. Nous synthétiserons ces réflexions dans les congrès suivants », rappelle Peter Wulschleger, secrétaire général de la BSLA. Partenaire d’IBA-Basel 2020, la revue suisse des architectes paysagistes Anthos accompagne ce processus intellectuel qui se matérialisera dans un livre.
Alternant des approches théoriques et des études de cas concrets, les congressistes décortiquent leur thème central en le scrutant à travers les prismes des trois autres : l’eau, la nature et la ville irrigueront nécessairement les travaux sur l’économie. L’exemple du campus Novartis, aménagé sur d’anciennes emprises portuaires riveraines du Rhin au sud de la frontière française, apporte une illustration frappante : en créant un morceau de nature urbaine sur les rives du fleuve selon les prescriptions de l’agence zürichoise Vogt, le géant des biotechnologies cherche avant tout à attirer la matière grise mondiale de sa spécialité.
Trois présidents
L’inscription de la manifestation dans une dynamique trinationale marquera la fin de la journée : les présidents des trois organisations professionnelles – dont le français Jean-Marc Bouillon, président de la fédération française du paysage - clôtureront le congrès par une table ronde qui offrira l’occasion de mutualiser les expériences dans le financement des projets et de progresser vers une définition commune de la plus-value paysagère.