Du cuivre dans un hôpital pour lutter contre les infections nosocomiales
Pour limiter les risques d'infections nosocomiales, un hôpital irlandais a remplacé toutes ses poignées de portes par du cuivre. Une première mondiale !
FV
En Irlande, l'hôpital privé de 140 lits St Francis et sa maternité St Clair de 43 lits a été équipé de poignées de porte principalement composées de cuivre dans le but de réduire les risques d'infections nosocomiales. C'est la première fois qu'un établissement de santé va exploiter les propriétés antibactériennes du cuivre dans le but de se prémunir contre ce type d'infection et d'accroître la sécurité de ses patients.
Pour Noeleen Sheridan, directeur général de St Francis et de St Clair : « Tous les établissements de santé sont sensibilisés de manière aigüe aux risques liés à la prolifération des germes et aux coûts que représente la prévention des maladies nosocomiales. Puisque l'on estime que 80 % des infections sont contractées par contact direct, limiter au maximum la présence de germes sur les poignées de porte permettra de réduire les risques de contamination. C'est sur cette conviction que se base notre démarche ainsi que sur les preuves établies par les chercheurs de l'hôpital de Birmingham. »
Jusqu'à 100 % de micro-organismes éliminés sur les surfaces en cuivre
Concrètement, la décision d'adopter le cuivre a été prise à la suite d'une expérimentation menée à l'hôpital universitaire Selly Oak de Birmingham, dont le but était d'évaluer le potentiel du cuivre dans la lutte contre les infections nosocomiales, lorsqu'il est placé directement en milieu hospitalier. Les résultats montrent que les surfaces en cuivre permettent de réduire 90 à 100 % des micro-organismes par rapport aux mêmes surfaces en matériaux standards. Par ailleurs, autre constat, les staphylocoques dorés résistants à la méthicilline (SDRM) meurent au contact des surfaces en cuivre en moins de deux heures. Cette expérience sur site vient confirmer les résultats obtenus en laboratoire. Selon Tom Elliott, Directeur médical adjoint et responsable de l'essai clinique à l'hôpital de Birmingham, « le cuivre pourrait jouer un rôle clé dans la prévention des maladies nosocomiales », en complément des mesures d'hygiène traditionnelles comme le lavage de mains systématique. Rappelons qu'en France, 1 patient sur 20 contracte une maladie à l'hôpital qu'il n'avait pas en arrivant, soit environ 750 000 cas chaque année ?
L'utilisation de cuivre dans les lieux publics comme mesure sanitaire préventive est de plus en plus reconnue. En 2008, l'Agence américaine de Protection de l'Environnement (EPA) a homologué le cuivre et ses alliages en tant qu'agents antimicrobiens capables de lutter contre certaines bactéries responsables d'infections potentiellement mortelles. Le cuivre, le bronze et le laiton sont les premiers matériaux officiellement autorisés à revendiquer des propriétés sanitaires aux Etats-Unis et à pouvoir être commercialisés pour leurs vertus en matière de santé publique.