Dix propositions pour l’enseignement en architecture
Le rapport de la concertation sur l'enseignement et la recherche en architecture a été remis le 8 avril par Vincent Feltesse, député de la Gironde et président de la communauté urbaine de Bordeaux, à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture et de la Communication. Il préconise un rapprochement avec l’université et liste dix actions prioritaires.
GILLES DAVOINE
Ce rapport (à télécharger ci-dessous) est le résultat d’une concertation de six mois, présidée par Vincent Feltesse, qui a impliqué l'ensemble des acteurs concernés : les écoles, les étudiants, la profession, les syndicats, l'ordre des architectes ainsi que les départements ministériels, soit au total plus de mille personnes. « Les écoles nationales supérieures d’architecture (ENSA) sont en situation d’alerte. L’investissement consacré à la formation d’un étudiant en architecture (7 000 euros par an) reste nettement inférieur à celui d’un étudiant à l’université (10 000 euros) », a rappelé Aurélie Filippetti. Le rapport, « qui fait l’objet d’un grand consensus », propose dix actions prioritaires et préconise notamment un étroit rapprochement institutionnel avec l’université. En s’appuyant sur ses conclusions, Aurélie Filippetti adressera une feuille de route « fin mai-début juin » à ses services pour définir les nouvelles orientations réglementaires, statutaires et budgétaires de l’enseignement de l’architecture.
Pour télécharger le rapport, rendez-vous sur www.culturecommunication.gouv.fr
Les 10 actions prioritaires proposées, sans ordre hiérarchique :1. Placer les écoles d'architecture sous la cotutelle du ministère de la Culture et de la Communication d'une part, du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche d'autre part, pour faire droit à la double nature scientifique et culturelle des écoles.
2. Faire évoluer le statut des écoles d'architecture vers un statut proche de celui des EPSCP (établissement public à caractère scientifique, culturel et professionnel), pour favoriser la reconnaissance scientifique des écoles, accroître leur autonomie et faciliter ainsi leur adossement à l’université.
3. Mettre alors en place une pratique de la tutelle fondée sur un contrat pluriannuel passé sur la base d'un projet d'établissement validé collectivement, intégrant une stratégie territoriale et la planification des travaux immobiliers.
4. Instaurer dans les ENSA l’élection du président du conseil d’administration et la nomination du directeur par le ministre après avis du conseil d’administration, et des durées limitatives de mandat, afin de créer les conditions d’une gouvernance plus démocratique.
5. Reconstituer dans une instance unique les commissions nationales, supprimées par la révision générale des politiques publiques (RGPP), qui assuraient la représentation nationale des ENSA, et le pilotage de la recherche et de la pédagogie, en tenant compte de l'expérience de la concertation.
6. Faire en sorte que le rapprochement avec l’université assure aux étudiants des écoles d’architecture les mêmes droits et avantages, notamment sociaux, qu’à ceux de l'université, et aux effectifs administratifs et de service la même stabilisation qu'à ceux du reste de l'enseignement supérieur.
7. Assurer progressivement l’accès au statut d'enseignant-chercheur aux enseignants des écoles d'architecture pour créer les conditions d'une recherche architecturale ambitieuse et reconnue.
8. Etablir un référentiel commun des compétences délivrées par les écoles d'architecture pour accroître la lisibilité des diplômes, diversifier les débouchés professionnels des étudiants et favoriser ainsi la diffusion des compétences architecturales à travers la société.
9. Mutualiser les épreuves d'admissibilité aux concours d'entrée dans les écoles d'architecture pour en favoriser l’accès et renforcer la cohérence et la visibilité du réseau des ENSA.
10. Définir et faire adopter en CIADT (comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire) un programme national interministériel de formation et de recherche en architecture pour assurer à long terme la qualité de notre cadre de vie. Aborder dans ce cadre la question des moyens que la nation entend y affecter, notamment un plan de rattrapage des investissements immobiliers compensant l’oubli des ENSA par le Plan Campus.
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