Diagnostics de performance énergétique : UFC-Que Choisir dénonce le "grand n’importe quoi, encore et toujours"
L’UFC-Que Choisir publie dans son numéro d'octobre les résultats d’une nouvelle enquête sur la qualité du DPE : écarts de mesures "stupéfiants" pour un même bien, recommandations de travaux "farfelues", certification inefficace.., l'association de consommateurs les jugeant "accablants", demande de revoir en profondeur le système.
5 ans après sa dernière enquête sur le sujet, et un an après qu’il a été réformé, l'UFC-Que Choisir s'est à nouveau penchée sur le diagnostic de performance énergétique et son constat est "accablant".
L'association de consommateurs s'est livrée à l’analyse de 34 diagnostics réalisés dans 7 maisons situées dans différentes régions de France.
Premier constat, le choix du diagnostiqueur n'est pas anodin : "la réalité du terrain met en évidence de stupéfiants écarts", écrit en effet UFC-Que Choisir. Parmi les 7 maisons qui ont fait l’objet de nombreux diagnostics (entre 4 et 5 chacune), 6 d’entre elles se sont vues reconnaître des classes énergétiques différentes à chaque fois. Et une même maison s'est vue attribuer les classes B à E alors même qu’elle est... basse consommation !
"Cette situation pourrait prêter à sourire si la détermination de la classe du DPE n’emportait pas de conséquences si importantes sur la valorisation du bien immobilier, ou encore sur l’estimation de consommation d’énergie et donc des factures, qui pour une maison va même du simple au plus du double (+ 226 %)", juge UFC-Que Choisir. Conséquences encore plus préjudiciables lorsque l’interdiction de vendre ou de louer des biens immobiliers énergivores commencera a intervenir.
Encore plus gênant, concernant la compétence des diagnostiqueurs, les recommandations obligatoires de travaux permettant d’améliorer l’efficacité énergétique des logements ou de limiter les émissions de gaz à effets de serre. "Certains conseils sont tout simplement ahurissants", écrit l'UFC-Que Choisir qui cite notamment la recommandation de pose d’un chauffe-eau solaire alors que la maison en dispose déjà. Autre écueil : les estimations de coût de ces travaux pouvant aller, entre deux DPE, de 3000 € à...10 fois plus.
La certification pas gage de qualité
"Comment s’étonner de cette situation alors même que les professionnels du diagnostic sont incapables de tous s’accorder sur la principale source de déperdition de chaleur des logements ?" s'interroge l'UFC. Ainsi, le DPE d’un diagnostiqueur indique que les murs pèsent pour 49 % dans la déperdition de chaleur du logement, quand celui de l’un de ses concurrents indique qu’ils ne pèsent que pour 19 %.
Circonstances aggravantes pour l'UFC-Que Choisir, les "professionnels" contactés sont tous présents sur un site gouvernemental recensant les diagnostiqueurs certifiés. Conclusion de l'association : "la certification n’est en rien un gage de qualité, ce qui démontre un défaut du cadre de certification mais aussi dans les contrôles de qualité des prestations réalisées par les diagnostiqueurs".
Face à ces constats, l’UFC-Que Choisir demande : de rendre opposable aux diagnostiqueurs les allégations du DPE sur les travaux recommandés et de "revoir en profondeur le système de certification pour assurer aux consommateurs que le recours à un professionnel certifié est réellement gage de qualité".
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