Des "starchitectes" appelés à signer les universités de demain
D’ici la fin de l’année, une dizaine d’universités devraient bénéficier de la dévolution du patrimoine et du foncier selon Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce dernier a appelé les présidents d’université à mettre l’accent sur la qualité architecturale des campus et à faire appel à des « starchitectes ».
Barbara Kiraly
« L’université de demain se joue sur trois terrains : le renforcement de la politique de site, l’innovation pédagogique et numérique, et l’immobilier », estime Thierry Mandon, secrétaire d’Etat à l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en clôture d’un colloque sur la vie de campus mercredi 21 septembre. Et de poursuivre à l’intention des présidents d’université : « Le campus de demain doit être un lieu qui fait pont avec la vie économique, cela doit se traduire physiquement. Les bâtiments construits aujourd’hui sont fonctionnels et confortables. Mais il faut signer architecturalement nos campus. L’université est un lieu d’élévation, l’architecture doit le symboliser. D’autant que cela ne coûte pas plus cher de faire appel à un bon architecte ! »
Reste à savoir si les universités sont perçues comme des maîtres d’ouvrage attractifs par la profession… La dévolution du patrimoine et du foncier des universités, déjà testée par le passé auprès de trois universités et que le gouvernement souhaite développer, pourrait les rendre plus séduisantes aux yeux des professionnels de la construction. D’ici la fin de l’année, « une bonne dizaine seront engagées dans ce processus », estime le secrétaire d’Etat.
Devenir un acteur qui compte localement
En mars dernier, le secrétaire d’Etat a confié à l’Inspection générale des finances (IGF) et à l’Inspection générale de l’administration de l’Education nationale et de la Recherche (IGAENR) la mission de trouver « un modèle économique efficace à l’organisation de la dévolution du patrimoine immobilier et foncier ».
Dans un rapport, les deux administrations estiment que la dévolution du patrimoine a « une influence positive sur le regard porté par les collectivités locales aux universités en matière d’aménagement urbain, de réserve foncière, etc. » En outre, « elle a vraiment permis d’intégrer la stratégie immobilière au cœur de la stratégie de développement des université » et elle « permet un meilleur entretien des bâtiments ».
Pour développer la dévolution, les inspections préconisent deux scénarios : une dévolution totale et immédiate pour les universités disposant d’un potentiel de cession et de valorisation, et pour les autres, une dévolution totale mais progressive. En outre, l’IGF et l’IGAENR proposent de sécuriser les financements immobiliers de l’Etat au-delà de l'échéance des contrats de plan Etat-région (CPER) , d’intégrer dans les CPER une provision dédiée au gros entretien des immeubles, de garantir aux universités de percevoir 100% du produit de cession (contre 50% actuellement) et de lancer une réflexion sur le recours à l’emprunt.
650 millions d’euros du PIA 3
« Le flux de ceux qui veulent aller à l’université ne va pas cesser d’augmenter. Nous allons être obligés d’accélérer le rythme des constructions, des rénovations et des réhabilitations », rappelle Thierry Mandon. Un objectif d’autant plus difficile à remplir, que les universités doivent en parallèle adapter leur patrimoine à la transition énergétique et à la révolution numérique. « L’ergonomie de nos locaux va profondément évoluer », prévoit le secrétaire d’Etat.
Pour accélérer le mouvement, « nous avons suggéré d’inscrire dans le cadre du 3e programme d'investissements d'avenir (PIA 3) deux lignes budgétaires : 250 millions d’euros dédiés à l’immobilier, 400 millions consacrés aux opérations d’accompagnement de la stratégie immobilière ». Le PIA 3 programme sera inscrit dans le projet de loi de finances pour 2017.
Des "starchitectes" appelés à signer les universités de demain
Tous les champs sont obligatoires
0Commentaire
Réagir